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13 janvier 2021 3 13 /01 /janvier /2021 10:57

Arnaud Ramponneau et Pierre Sarton du Jonchay

L'argent anticipe la valeur ajoutée transformée du capital

Il n’y a pas de fonctionnement du capitalisme sans que l’argent ne vienne matérialiser  l’anticipation collective de la valeur à produire à partir du capital disponible. L’anticipation de la valeur ajoutée en argent permet de calculer un prix actuel en argent au capital transformable. Le prix actuel du capital transformable s’adosse au prix actuel de la valeur ajoutée qu’il permet de produire. D’où il résulte que les propriétaires du capital évalué en argent deviennent débiteurs de la valeur ajoutée anticipée envers leurs futurs clients ; lesquels sont débiteurs à terme du paiement en argent de la valeur ajoutée qui leur sera livrée par les propriétaires du capital.

Le capitalisme est donc une technique d’adossement quantitatif et temporel du prix de la valeur ajoutée à produire au prix du capital à investir pour opérer la transformation de la valeur actuelle disponible en valeur ajoutée future. Le calcul de mise en équivalence de la valeur ajoutée future promise et due à des clients au capital actuellement investi s’opère par les prix en argent. C’est à dire par une unité de compte qui ait globalement à l’échelle d’un marché, la même valeur pour les propriétaires du capital qui promettent la valeur ajoutée, que pour les clients garants de la monnaie qui l’utiliseront à régler la valeur ajoutée effectivement livrée et reçue.

L'argent doit matérialiser le droit des gens

L'argent-dette du capital contre la valeur ajoutée est donc un outil de transformation par le temps de la valeur du capital en valeur ajoutée ; de la valeur du capital pour ses propriétaires, en valeur réelle pour les acheteurs de la valeur future que sont les citoyens consommateurs. La mise en équivalence de la masse monétaire en circulation avec le prix actualisé de la production en cours dans le capital disponible, est le travail des banques et de l’État. L’État produit les lois et les régulations qui déterminent et délimitent la valeur ajoutée réelle conforme aux droits des gens. Les banques émettent les signes monétaires qui traduisent l’équilibre permanent entre l’offre et la demande de valeur ajoutée capitalisée dans le droit des gens.

Pour que l’équilibre des dettes en nature aux dettes en monnaie soit calculable, il faut un espace commun délimité de superposition de la société garante de la valeur monétaire, à l’État qui la représente et aux banques qui négocient les dettes et la valeur de l’unité de compte. Cet espace a été délimité par les zones monétaires nationales jusqu’à ce que la dérégulation financière de la décennie 1980 supprime les frontières financières ; donc la possibilité de négociation publique transparente des équilibres financiers nationaux par les taux de change entre devises nationales.

Réintégrer l'argent de la finance dans le réel

La dissolution des espaces juridiques, économiques et financiers nationaux a rompu le lien rationnel entre l’espace de calcul des prix en monnaie et l’espace d’échange des biens et services réels ; biens et services réels parce que régis par le droit des gens et le gouvernement public de la transformation du capital en valeur ajoutée. Le pouvoir économique a été détaché de la Loi et de la délibération politique à l’intérieur des sociétés nationales. La politique économique des nations est devenue une pure mécanique pilotée par les acteurs financiers privés mus par leurs intérêts pécuniaires détachés de l’intérêt général et de la justice sociale. L’exercice du pouvoir se réduit à la finance hors sol : celui qui décide de l’ampleur de la dette va faire semblant d’en être le garant sans aucune prise sur l’économie réelle. Dans une économie de la rareté abstraite, l’homme puissance est celui qui contrôle les mécanismes de la dette.

La crise financière mondiale a renforcé le besoin pour les citoyens de se réapproprier l’instrument de mesure du bien public : la monnaie. La monnaie comme ressource commune car elle permet la circulation de la richesse sociale réelle délimitée par la loi commune. La monnaie représente le projet de prospérité des sociétés réelles ; la monétisation des projets de société est la condition du changement de paradigme économique qui remet la finance au service de l’économie des vraies gens. L’euro et le dollar sont des monnaies déconnectées des enjeux socio-environnementaux.

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23 octobre 2019 3 23 /10 /octobre /2019 10:27

La finance réelle assurée par la souveraineté monétaire

Pascal Canfin a d'excellentes intuitions mais qu'il faut alors traduire en normes et pratiques financières effectives et contrôlables par la Loi des États souverains. Ainsi le calcul des fonds propres bancaires nécessaires à la couverture de tous les risques portés dans les bilans bancaires, ne doit pas être régi par des modèles et procédures internes aux banques mais par des compagnies d'assurance indépendantes des banques dont le capital soit la propriété des États représentants les citoyens travailleurs, investisseurs, épargnants, entrepreneurs et consommateurs qui protègent et préservent effectivement les milieux naturels par leurs modes de vie et d'action.

Assurer le capital par la loi et les normes de biens communs

La fonction des compagnies d'assurance à capital public est de traduire les lois et normes juridiques en normes techniques dont l'application et l'efficience soit la condition d'octroi de financements par les banques. Le capital des compagnies d'assurance est investi dans l'économie réelle afin que l'actionnariat des entreprises réelles ait un pouvoir et une responsabilité effective de vérifier l'efficacité et l'effectivité des normes de protection des milieux naturels. Les actionnaires assureurs écologiques de l'économie réelle ont un capital personnel coté sur le marché des primes d'assurance : la fiscalité des bénéfices est proportionnelle à la prime d'assurance des actionnaires assureurs de façon à ce que les ressources publiques croissent à proportion des risques que les entreprises font courir aux milieux naturels.

Les collectivités publiques et collectifs de citoyens sont acheteurs du capital assurantiel des actionnaires d'assurance du milieu naturel. Les États souverains réinvestissent les ressources fiscales prélevées sur les bénéfices réels dans les compagnies d'assurance et sur les actionnaires d'assurance. Un marché des changes public régulé par des fédérations d’États encadre et contrôle la circulation du capital entre les États et les collectivités publiques. Les parités de change et les primes de change entre États ont une fonction d'équilibrage fiscal des masses monétaires de façon à polariser les flux de capitaux vers les territoires les plus déficients en préservation du capital naturel réel.

Capital financier garanti en capital humain et en capital naturel

Dans une telle économie financière écologique, le besoin de couverture en fonds propres des bilans bancaires est calculé objectivement selon les primes de capital écologique immobilisées par les assureurs dans l'économie réelle. Évidemment, une double délimitation vient structurer l'espace financier qui n'existe pas actuellement : l'indexation des parités de change monétaire par la souveraineté des États qui votent, appliquent et financent les normes de capitalisation écologique de l'économie réelle ; la séparation absolue du capital bancaire et du capital assurantiel par l'interdiction faite aux banquiers et aux assureurs de se racheter leur capital ou de se faire crédit.

Le capital qui couvre les risques de crédit et le capital qui couvrent les risques de la vie humaine sociale et politique dans un milieu sain ne peut pas être détenu par des personnes morales à but lucratif. La raison en est simplissime : si la rentabilité d'un investissement est dans l'argent gagné coûte que coûte, alors tous les critères de la valeur ajoutée réelle pour l'humanité réelle sont éliminés dans les modèles d'anticipation de prix et de volume par des artifices juridiques interdisant l'identification des responsabilités personnelles physiques des bénéficiaires réels du capital. La rentabilité financière nominale est calculée pour quelques-uns indépendamment des pertes réelles infligées à tous.

Titrisation et dépôt des biens communs sous-jacents aux actifs financiers

Pour que les lois qui protègent les personnes physiques par les socialités et pour que les normes qui définissent les biens pour toute personne, soient discutables et vérifiables objectivement dans les crédits qu'elles induisent et dans les primes d'assurance qu'elles impliquent, il faut utiliser la technique financière de la titrisation et du dépôt. La titrisation réunit des textes juridiques ou normatifs sous un même titre formant un objet financier auquel on puisse attribuer un prix selon le degré de sécurité ou d'assurance qu'il apporte à un engagement de crédit entre un prêteur et un emprunteur. Le dépôt consiste à associer publiquement et ouvertement un titre à des textes sous un même objet que la subjectivité personnelle collective puisse à la fois offrir et demander.

La titrisation et le dépôt des objets possibles de prix selon une loi et un gouvernement commun à une même société politique détermine et définit les actifs financiers. La dénomination centralisée et documentée des actifs financiers a pour but d'objectiver la valeur positive dans l'obligation d'appliquer les lois et les normes d'une souveraineté politique identifiable. Autrement dit, le cadastre financier établit la propriété financière des actifs financiers comme la responsabilité du prix positif d'un actif négociable à la condition d'une conformité de l'usage aux lois et aux normes communes. La souveraineté est le pouvoir politique collectif de vérifier concrètement l'impossibilité d'un prix positif à quelque chose qui n'existe pas pour la communauté ou qui soit une destruction nette de capital communautaire.

Responsabilité sociale écologique des propriétaires financiers

Le cadastre financier est la preuve d'existence de l'état de droit par l'économie de marché. Sans cadastre financier, la loi et la norme qui instaurent la responsabilité du sujet dans la chose n'ont aucune efficience économique. Si l'objet du crédit n'est pas cadastré, il n'est pas possible d'identifier l'autorité politique qui instaure et garantit l'économie de la valeur positive entre les personnes physiques solidaires par leurs biens communs dans un même milieu naturel bénéfique à tous. Si l'objet du crédit n'est pas cadastré, le prix positif n'est pas intelligiblement opposable au prix négatif : le capital réel n'est plus mesurable en garantie effective des créances de ceux qui prêtent leur travail et leurs biens réels à la société politique contre l'assurance de leur dignité et de leur bien être au présent et au futur.

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22 octobre 2019 2 22 /10 /octobre /2019 12:03
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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 14:04

Résumons : l’économie des communs à portée de main

Capitalisation du travail

Posons le capital comme un objet publiquement nommé de propriété des personnes physiques rassemblées en personnes morales. Disons que la propriété est l’utilité que les propriétaires d’un objet lui attribuent par l’usage individuel et collectif qu’ils en ont. L’usage est déterminé dans les finalités que les propriétaires poursuivent par l’objet. Le capital a un prix parce qu’une société de personnes libres reconnaît l’objet sous-jacent comme un bien ; et parce que la société réserve aux propriétaires du bien, l’usage exclusif de la chose matérielle sous le bien. La condition de cette exclusivité est que l’usage des choses sous le capital serve les biens de la communauté instaurant la propriété.

L’existence utile du capital est donc subordonnée aux lois d’une société politique construite sur la solidarité active de personnes individuellement et collectivement responsables. Si l’usage du capital ne répond pas aux critères légaux du bien commun, la société politique ne peut pas logiquement attribuer un prix positif croissant au capital. La société politique organise la subordination réciproque du bien-être des personnes physiques individuelles au bien produit et partagé dans des communautés sociales par la transformation de leur capital.

Travail des biens communs

La transformation sociale du capital en biens est le travail. Le travail informe les objets du capital pour qu’ils répondent à une demande socialement légitime ; pour qu’ils soient matériellement et concrètement disponibles à l’usage du destinataire final ; pour qu’ils ne soient pas destructeurs de biens collectifs ; et pour que le sujet travailleur soit matériellement garanti dans son existence humaine sociale libre et digne. Le capital croît ou décroît dans le temps selon l’efficacité du travail à servir le bien-être individuel et collectif des personnes.

Le capital est dette de bien-être de ses propriétaires à l’égard de la société politique ; le travail est créance de bien-être des personnes qui travaillent sur la société qui institue la propriété des choses. Alors le travail engendre et justifie le crédit par quoi la collectivité anticipe le prix des biens à produire et à servir aux citoyens sans destruction du capital de départ. Un capital est en effet le prix universel commun d’un bien qu’il ne faut pas amputer pour que la réalisation à terme de l’objet ne soit préjudiciable à personne.

La monnaie indexée par les sociétés politiques

Pour calculer, mesurer et vérifier la capacité du travail à réaliser les biens au prix où il les promet par le crédit, il faut une unité de compte fondée sur un prix qui ne doit pas varier au cours d’un cycle de production. La monnaie qui compte, conserve et règle les dettes en bien positif est donc une subdivision d’un capital social. Le prix objectif d’une unité monétaire est nécessairement variable entre des objets sociaux distincts.

Le bien se réglant à l’échelle de la société politique, le prix des biens réels effectifs ne peut se compter qu’en capital politique : le capital gagé sur le travail des agents publics à produire les biens collectifs qui font exister tout objet de prix positif dans la légalité commune. La monnaie qui rembourse exactement les dettes entre personnes physiques solidaires d’une même loi est donc une subdivision du budget national par quoi la fiscalisation des objets de consommation et de propriété finance les dépenses publiques de garantie sociale des biens.

Humaniser l’économie dans les réseaux sociaux

Les biens, le travail, le capital et le crédit sont convertibles à l’intérieur d’une même société politique si la monnaie qui compte les prix est étalonnée selon la masse des crédits accordés au travail et selon la masse des capitaux sociaux assurant les biens des personnes physiques. Une telle monnaie existe virtuellement dans les réseaux sociaux si les identifiants utilisateurs renvoient univoquement à l'identité de personnes physiques ; si les associations de personnes sont enregistrables sous des objets sociaux ; si chaque objet social est quantifiable dans son unité de compte propre ; et si chaque unité peut substantier le prix des offres et demandes personnelles de tout objet dans le réseau.

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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 17:12

Commentaire de « Le scénario italien commence à prendre tournure » publié par François Leclerc.

l’Italie sera le lieu de la dislocation de l’euro en tant que monnaie unique gérée par la BCE nominalement indépendante des politiques budgétaires et fiscales des États membres. L’Italie ne peut pas sortir de l’euro qui est la seule unité de compte utile et efficace à mesurer et financer l’endettement public en même temps par rapport à l’économie réelle de la société nationale italienne et par rapport à l’économie réelle européenne. Au cœur de la civilisation européenne, l’Italie est totalement intégrée industriellement, financièrement, juridiquement et culturellement à l'espace politique européen. L’État italien ne peut pas cesser d’exister, de fonctionner et de dépenser sous prétexte qu’il est interdit à la BCE de financer le déficit public italien.

Ni les Italiens, ni les Européens ne peuvent se passer d’un État italien solvable pour maintenir un minimum de justice, de sécurité et de droit entre les Italiens.  Les biens et services produit par l'Italie font l’interface économique et politique entre le nord et le sud du continent, de la Méditerranée et du monde. Depuis au moins 2000 ans, la stabilité de l’Europe se détermine sur la stabilité de l’Italie. Or financièrement, la dette publique italienne est insoutenable par l’économie italienne sans l’engagement de l’épargne publique et privée des partenaires de l’Italie, c’est à dire sans un système de compensation fiscal, financier, économique et politique des flux de capitaux entre le marché intérieur italien et les marchés internationaux.

Une confédération de l'euro pour mutualiser les risques de l’État de droit

En d’autres termes, la prime de risque sur l’État italien est illiquide sans une véritable intégration de la fiscalité et des dépenses publiques italiennes dans le marché de la liquidité monétaire en euro. Les Italiens riches se sont toujours protégés des insuffisances réelles ou supposées de leur État en exportant leurs liquidités dans les banques non-italiennes afin d’échapper à la fiscalité et de manipuler leur puissance publique de l’extérieur. La politique italienne est substantiellement une clé de l’équilibre politique de toute l’Europe. Aucune dépense publique italienne n’est efficace en dehors d’une coordination publique européenne. Aucune dépense publique italienne n’est financée sans coopération fiscale étroite sur la domiciliation des actifs, la mesure des revenus et le recouvrement effectif des impôts et taxes.

La zone euro sans État fédéral met ouvertement les États nationaux en concurrence sauvage quant aux règlements des services publics nécessaires à l'existence d'un marché européen unifié. L’euro libéral est de ce fait explicitement en faillite en Italie. Concrètement, soit les banques italiennes, soit l’État italien vont s’effondrer par la mécanique en œuvre de l’euro libéral nominalement indépendant des politiques nationales et fédérale. La seule issue rationnelle à l’impasse actuelle est l’organisation d’un marché européen public réglementé des capitaux, de la fiscalité et des droits positifs des personnes physiques citoyennes de l’État confédéral de l’euro.

Un marché européen public central des CDS (credit default swap ou prime de crédit)

Pratiquement, il faut que le spread (prime de risque crédit) italien soit fiscalisé, comme tous les autres que l’emprunteur soit public ou privé. Cela signifie que les acheteurs du risque public en euro ne règlent leurs achats et ventes de titres que sur un marché central unique commun directement contrôlé par la BCE. La BCE enregistre alors les spreads effectifs dans sa comptabilité et paie un impôt à l’État confédéral de l’euro selon la politique de garantie des finances publiques européennes décidée et contrôlée par le budget de l’État confédéral. L’État confédéral est doté de pouvoirs exclusivement financiers : judiciaires, législatifs et exécutifs. L’euro est alors l’unité de compte du droit commun des Européens de l’euro, délibéré, voté et budgété par le Parlement de l’euro élu par les citoyens de la zone euro.

L’euro devient alors une véritable monnaie en ce qu’elle peut mesurer et régler le prix de tout ce qui compte en droit positif commun pour les citoyens, les peuples et les nations d’Europe confédérée. Le marché n’est plus une chambre secrète de la confrontation opaque des intérêts privés mais le lieu de la régulation économique par la loi commune publique délibérable de la production des biens et services bons et nécessaires pour tous. La masse monétaire en euro devient la prime d’assurance vendue par la Confédération de l’euro aux personnes physiques citoyennes qui se garantissent librement et solidairement le développement réciproque de leurs existences et biens communs.

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26 juin 2017 1 26 /06 /juin /2017 10:22

L'humanité capitaliste libérale a un problème cognitif d'identification et d'interprétation de la causalité entre les phénomènes naturels et les phénomènes anthropiques. Comme l'initiative et la liberté individuelles sont des absolus indépendants de toute limite objective hors de l'agrégation des égos atomisés, nous sommes incapables d'admettre une connaissance collective d'hypothèses de causalité partageable qui déterminent un ordre commun de la réalité et de l'action.

La monnaie matérialise la loi qui lie les humains dans leur nature physiquement limitée

La monnaie qui signifie l'application de la loi dans et entre des communautés politiques solidaires est la condition de possibilité d'une vie humaine entre des individus solidaires par une nature commune.

L'économisme libéral ne comprend pas donc ne permet pas la régulation partageable du prix des réalités naturelles et anthropiques, C'est chacun pour soi même s'il faut y sacrifier nos possibilités physiques et biologiques de vie et l'habitabilité du monde pour la majorité des humains. Le rétablissement du lien ontologique entre la monnaie et les communautés humaines responsables d'elles-mêmes dans ce qu'elles connaissent et transforment collectivement, détermine le rétablissement d'une mesurabilité limitative créatrice vivante de l'intelligence et de l'activité humaines.

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5 avril 2017 3 05 /04 /avril /2017 15:26

France 24, « Le débat », lundi 3 avril 2017 à 19h30

Le point sur la fraude fiscale internationale un an après la révélation par des "panama papers".

Benoit Bringer : Journaliste d’investigation chez « Premières Lignes ».

Pierre Sarton du Jonchay

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14 juillet 2016 4 14 /07 /juillet /2016 08:26

En fait, le capitalisme, le socialisme, le nationalisme ou l’internationalisme sont des véhicules. Tout dépend de qui conduit et pour quelle destination. D’ailleurs « capitalisme » contient « capita » : le capitalisme est une manière de voir et de décider le monde par des têtes qui pensent, éventuellement délibèrent et finalement font. De même, « socialisme » peut signifier que la société est à l’origine du capital, donc que l’allocation et la gestion du capital dépendent de la constitution, du gouvernement et du travail des sociétés.

Restaurer les moyens de l'économie de la raison

Les États qui furent agents des « trente glorieuses » avant que n’advienne la dérégulation libérale des années 80 étaient responsables d’une régulation publique de la gestion du capital au service du bien-être de tous à l’intérieur des frontières nationales. Le système de la régulation publique du capital par les États-nations a été démantelé par la volonté des États-Unis de conserver avec le dollar monnaie internationale un droit d’endettement illimité vis-à-vis du reste du monde. La crise mondiale de la dette est aujourd’hui la conséquence ingérable de la finance globalisée hors sol en dollar et en euro qui n’est limitée par aucune règle économique de politique objective.

La monnaie est émise contre des titres de propriété virtuelle. Les propriétaires d'actifs réels responsables de la chose comme du prix ne sont pas universellement ni univoquement identifiables. Les prix qui justifieraient la monnaie en circulation ne renvoient pas avec certitude à des finalités humaines réelles partageables par la raison. La propriété a été détachée de la responsabilité humaine des citoyens, des entrepreneurs, des entreprises et des gouvernements sur les choses produites et échangées contre monnaie. La finance fonctionne par elle-même et pour elle-même indépendamment du financement réel des besoins humains.

Le nationalisme et la nation sont le moyen et le lieu de représentation de la valeur réelle des objets échangés par le prix en monnaie. Sans la nationalité, la relation entre la chose et le prix n'est pas interprétable en besoins et en satisfaction proprement humains. Sans les nationalités ordonnées par les États, la monnaie n'a pas de sens humain ; les prix n'ont pas de substance humanisée. Les États nationaux ont une finalité financière de rendre les prix signifiants. Les États internationaux ont la finalité financière de rendre les prix convertibles entre des nations.

Les États multinationaux pour réguler la conversion des monnaies en réalités humaines

Si les nations organisent leurs relations par des États internationaux et si l’internationalisme s'enracine dans des nations constituées et ordonnées entre elles par des États reliés par les États, alors le nationalisme est le mode de pensée de la sortie par le haut du chaos libéral nihiliste. Le krach des subprimes a été parfaitement analysé par les observateurs objectifs du capital et des sociétés comme l’effondrement d’une construction anarchique sans plan et sans architecte pour ordonner la construction. Si l’Eurozone avait été un véritable État gouverné par les nations qui la composent, il aurait été possible de calculer un prix international en euro de toutes les dettes. Il y aurait eu une autorité internationale reconnue pour taxer les banques, les sociétés et les États excessivement créanciers et pour dévaluer les monnaies des États excessivement débiteurs.

Si l’Eurozone avait eu un gouvernement de la monnaie commune par délégation des États nationaux membres, il y aurait eu calculabilité et compensation des dettes et des créances en excès sur la solvabilité réelle de chaque débiteur, et sur la solvabilité globale de l’économie réelle par rapport au prix total des titres financiers en circulation. La spéculation sur le prix des titres n’aurait pas été alimentée par le déluge de liquidité émise par des banques centrales fonctionnant comme des têtes sans corps, avec du capital virtuel non mesurable par la réalité objective.

Avec des États nations financièrement encadrés par un État multinational gouverné de la monnaie commune, les banques en euro auraient été globalement recapitalisées par une taxation de leurs emprunts en dollar au moment de la faillite de Lehman. Le Trésor Public confédéral de l’euro aurait eu les moyens d’une garantie mutuelle des politiques nationales d’investissement public pour renforcer la compétitivité réelle de l’économie européenne par rapport au stock mondial de dettes à réduire.

Le capital ré-indexé par la responsabilité

Restaurer la responsabilité des nations par des États multinationaux comme le serait la Confédération financière de l’euro n’est pas un replâtrage du capitalisme mais une reconfiguration radicale. Gouverner la monnaie par des États multinationaux de responsabilité inter-étatique publique, c’est ôter aux banques et aux investisseurs financiers la liberté de jouer avec la convertibilité du signe monétaire en biens et services réels comptants et à terme. C’est interdire de mesurer du capital avec des prix virtuels ou de prêter du capital sans mettre une réalité palpable à disposition d'humains au travail. C’est donc interdire de comptabiliser des plus-values sur des réalités qui ne peuvent pas exister ou qui n’ont pas de prix en logique délibérable d’humanité.

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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 19:42

L'immatérialisation de l'euro consisterait à supprimer dans un premier temps en Grèce puis dans toute la zone euro, la circulation des billets de banque au porteur émis par la BCE. L'euro pourrait avoir une parité unitaire nominale variable selon les réalités différentes des pays de la monnaie unique.

L'immatérialisation de l'euro en Grèce engendre l'option de souveraineté démocratique de la citoyenneté grecque. En Grèce un règlement monétaire en euro devient prime transactionnelle du prix nominal d'un objet conforme à la justice grecque. Un dépôt d'euro dans une banque domiciliée à la Banque Centrale de Grèce devient juste l'écriture d'un crédit nominal en droit réel de la souveraineté nationale grecque. La BCG représentant la liquidité de la souveraineté de la démocratie en Grèce est propriétaire de la prime du dépôt. Propriétaire de la prime des dépôts bancaires en Grèce signifie assureur de la liquidité du pouvoir d'achat de tout dépôt monétaire contre des biens et services régis par la Loi des citoyens de Grèce.

Responsabilité monétaire nominative

La numérisation de l'euro intraine que le pouvoir d'achat de la monnaie n'est plus attribué au porteur du signe mais à son propriétaire qui est alors nécessairement une personne physique réelle responsable devant la démocratie grecque. L'utilisation de la monnaie conformément au droit, à la loi du bien commun, est matériellement dévirtualisé par l'identification scripturale du corps physique qui déclenche le règlement. Comme tout transfert de dépôt monétaire se trouve tracé dans des livres bancaires par rapport à un propriétaire personnifié dans un corps physique, le pouvoir libératoire du capital monétaire devient indissociable d'une responsabilité morale effective des sujets d'une transaction ; des acteurs identifiés comme acheteur, vendeur, courtier et tiers de confiance publique.

En pratique, il suffit que le Parlement Grec vote la taxation de tout retrait de billet en euro et de tout dépôt de billet sur un compte bancaire. L'utilisation du chèque ou de tout autre moyen de paiement scriptural passant par une banque n'est pas taxé. Toute transaction non réglée en billet émis par la BCE reste dans le régime fiscal actuel de la TVA et de l'imposition des revenus et du capital. La démonétisation des billets de la BCE induit la nationalisation réelle de tous les paiements licites. Tout paiement devient un acte public de légalité dont la conformité de l'objet au droit est vérifiable par la puissance publique.

Il n'est aucunement nécessaire de modifier la propriété du capital des banques. Juste de confirmer la loi fondatrice du crédit selon laquelle il n'existe pas de dividende distribuable sur une activité de dépositaire bancaire si une banque n'est pas capable de prouver la licéité de tous les actifs déclarés en contrepartie du capital, des emprunts et des dépôts. Avec la monnaie exclusivement scripturale et numérique, le droit bancaire s'applique dans toute sa rigueur multiséculaire : pas d'écriture de crédit sans vérification de la légalité de la provision réelle sous-jacente au débit.

Le prix calculable de la justice civile

Si le crédit devient impossible hors de la réalité de l’État de droit, la fiscalité prélevée par la puissance publique retrouve sa finalité première d'assurer la justice entre les citoyens qui s'échangent des droits. Taxer les retraits et les dépôts de titres monétaires au porteur, c'est imposer le règlement du prix de la police et de la justice dans l'espace économique réel. Si les billets de banque ne sont pas taxés, le crédit public est engagé dans des transactions privées dont personne publiquement responsable ne peut vérifier la conformité au bien de tous les citoyens.

Le problème de la Grèce insolvable en euro est la liberté laissée aux individus de transporter des valises de billets dont l'usage est invérifiable par une quelconque responsabilité publique sur le territoire de la Grèce. Plus grave et plus profond, la confusion entre l'unité monétaire des citoyens grecs et celle des non-résidents dans le reste de la zone euro permet aux intérêts étrangers de capter et de privatiser la ressource fiscale de l’État grec. L'Etat grec est insolvable à cause de l'interdiction faite à tout Etat en euro de contrôler l'utilisation réelle du capital et du crédit géré par des règlements interbancaires privés. L'interdiction est construite par la possibilité du dépôt anonyme et de la titrisation anonyme du capital financier.

Dès lors que le gouvernement Tsipras supprime l'anonymat des dépôts et des titres financiers dans son périmètre de souveraineté, l'Etat grec de citoyenneté acquiert une connaissance de toutes les bases fiscales du bien commun grec. L'économie des Grecs peut être remise au service de la bonne vie de tous les Grecs par l'obligation de payer des impôts sur tout bénéfice de propriété ou de revenu en souveraineté grecque. Tout actif domicilié dans le droit des Grecs est taxable à proportion de tout le travail public, général, particulier et privé mobilisé au bénéfice du propriétaire physiquement identifié.

Comptablement, la taxation des retraits et des dépôts des titres monétaires papier de la BCE engendre l'identification d'un périmètre de souveraineté grecque dans la masse monétaire en euro. La vente d'un bien quelconque à un citoyen grec identifié et garanti comme tel dans ses droits entraîne alors la perception à la source de la prime fiscale d'assurance du droit de l'acheteur. Si le vendeur n'est pas résident grec, la taxation du bien livré est majorée pour faire garantir le paiement en liquidité grecque par du travail acheté à l'extérieur de la Grèce.

Le crédit en euro assuré par les finances publiques grecques

Le versement dans le Trésor Public grec d'une prime de change fiscale en euro sur les importations a pour contrepartie financière la garantie du pouvoir d'achat du dépôt en euro reçu en paiement du résident grec. L'Etat grec devient assureur en dernier ressort de tout debiteur grec en Euro, donc des banques grecques qui achètent de la liquidité à la BCE. La condition pour qu'une banque grecque soit assurée par l'Etat grec est qu'elle justifie la licéité de toute provision à un paiement eu euro par tout déposant dans ses livres. Les banques de dépôt grecques assurent la réalité du droit dans chaque transaction par le prélèvement des taxes à la source.

Comme la fiscalité devient prime d'assurance du droit des citoyens, la mission d'une banque de dépôt devient le traçage exhaustif dans le temps des actifs et des revenus qui sont la réalité effectivement produite des biens. Les bases fiscales exhaustivement recensées permettent la gestion objective des dépenses publiques d'investissement, de fonctionnement du commun et de garantie des personnes. La réalité des gens assurée par un État circonscrit et solvable engendre la certitude du crédit. Tout défaut ponctuel d'une personne est couvert par des déposants identifiés de droits réels solidaires de tout débiteur par la comptabilité bancaire surveillée par la puissance publique.

Pour demeurer dans le régime actuel d'irresponsabilité au bien commun en dépit de la monnaie immatérialisée en Grèce, il suffira de déposer ses euros hors du droit grec. Tous les mouvements de capitaux avant ou après l'immatérialisation de l'euro sont neutres sur l'économie du Droit. La taxation de la monnaie anonyme par les retraits et des dépôts de billets de banque rend l'espèce monétaire indissociable de la citoyenneté et de la justice entre les personnes physiques assumées dans leur corps. Pour rester libre d'asservir l'autre en fausses dettes, il faut impérativement se placer en dehors de la souveraineté qui identifie et personnalise ; ne jamais s'incarner sous une identité de relation à l'autre en réalité interpersonnelle.

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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 07:59

Ce billet complète celui publié sur le Blog de Paul Jorion à propos de l'actualité des stress tests bancaires dans la zone euro.

Quelle est la nature de l'escroquerie ?

En ontologie financière, l'escroquerie de l'euro est basique. Une monnaie est un titre de capital d'un Etat de droit souverainement constitué. Les citoyens épargnants sont les vrais actionnaires du système bancaire dans la zone monétaire où ils effectuent leurs dépôts de liquidité. Un dépôt de monnaie est ontologiquement un règlement des contrats en cours du déposant : principalement les contrats de travail et les contrats sociaux de capitalisation des entreprises réelles. Les contrats commerciaux et professionnels du citoyen d'un Etat de droit sont couverts par la liquidité monétaire du contrat social, lequel constitue l'économie d'un vivre ensemble national et international.

La fonction essentielle d'un actionnaire déposant dans une banque est de surveiller la politique de crédit des dirigeants bancaires. A l'échelle d'une zone monétaire, le contrôle du crédit est délégué au pouvoir politique ; lequel agit en faisant appliquer par les banques le droit du travail et le droit économique dans les règlements en monnaie. L'effet de l'unification monétaire dans la zone euro a été la rupture du lien de responsabilité des Etats sur la monnaie émise dans les banques par les crédits à l'économie réelle. Les banques et intermédiaires financiers ne travaillent plus que pour eux-mêmes dans un espace virtuel indépendant de l'Etat de droit commun aux acteurs de l'économie réelle.

La multiplicité des Etats dans une même zone monétaire a pour conséquence d'accorder les mêmes droits d'actionnaire aux déposants résidents et non-résidents. L'ontologie financière est placée par la monnaie unique perpendiculairement à la réalité humaine : ce sont les citoyens allemands qui doivent contrôler la politique de crédit des banques françaises ou italiennes pendant que les gouvernements français et italiens empruntent l'épargne en euro aux citoyens allemands qui ne les élisent pas et ne leurs versent aucun impôt. L'économie en euro est au service exclusif de la rente du capital bancaire et de ses actionnaires nominaux protégés dans un paradis d'irresponsabilité fiscale et légale.

La monnaie unique est une Porsche allemande lancée sans conducteur, accélérateur et volant bloqués, sur une autoroute italienne ou française. Qui va payer les dégats de l'exportateur-allemand-libre de voitures ?

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Pierre Sarton du Jonchay
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Le Blog de Paul Jorion

 

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