Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 11:46
Arnaud Ramponneau (AR) :

Nous avions brièvement échangé par courriel autour de votre projet de monnaie compensatoire. Je me demandais simplement si vous aviez envisagé de le développer sur le réseau Bitcoin ?

Pierre (PSJ) :

Pour être précis, la monnaie compensatoire est totalement matériellement digitale comme le bitcoin. Mais elle ne circulera pas dans le réseau des titulaires de compte bitcoin car elle repose sur un principe d'identification réelle unique et physiquement vérifiable des déposants. L'identification physique est associée à une preuve de travail humain personnel et non à une dépense d'énergie dans une machine de calcul logique.

Le travail humain de certification du crédit en monnaie qui matérialise l'unité de compte est posé non comme un avoir du déposant mais comme une relation de confiance à double sens entre le créancier individuel du dépôt monétaire et le débiteur social des actifs mis en production. Les actifs sont transformés dans les personnes morales au bénéfice des personnes physiques.

La monnaie compensatoire est une monnaie véritable au sens où elle matérialise une valeur par un double flux informationnel : le titre et le prix de la chose nommée dans un sens contre la chose réelle entre un acheteur et un vendeur dans l'autre sens. La monnaie compensatoire digitale adosse la virtualité comptable et financière à la réalité objective des échanges entre des personnes physiques solidaires par les sociétés réelles effectives.

Techniquement, la monnaie compensatoire est un bitcoin en ce qu'elle fonctionne avec un registre virtuel délocalisé de structuration de l'information qui circule entre des déposants identifiés à partir d'un nœud de réseau particulier et spécifié.

AR :

Merci beaucoup pour votre réponse, c’est très intéressant de reprendre notre échange. Je vous posais la question car par sa conception même, Bitcoin est à la fois un protocole monétaire et un protocole de paiement. Il régit l’émission monétaire d’un jeton numérique le bitcoin, mais aussi ses échanges au sein du réseau. Aussi, il démontre chaque jour sa capacité de résilience, par ses évolutions techniques comme Lightning (scalabilité) mais surtout en terme de sécurité puisqu’il n’a jamais été corrompu.

Si ma compréhension est bonne, cette monnaie serait créée par preuve de travail au sens littéral du terme comme du crédit, pour venir équilibrer une autre personne qui serait dans une position de débit social. Mais alors comment définir cette qualité de débit ? Sur quels critères s’appuyer ?

PSJ :

La question de la justification et de la consistance du crédit digital est le point de départ de la possibilité d'une monnaie compensatoire. Concrètement, c'est un problème de cognitivité, de science sociale et de choix moral individuel et collectif. En fait, je retourne aux premières techniques juridiques de matérialisation du crédit entre les personnes physiques à l'intérieur d'une communauté sociale et étatique de valeur : par exemple la cité grecque, l'empire romain ou la principauté médiévale.

La technique juridique que je digitalise est celle de la lettre de crédit et de change. Concrètement, il s'agit d'une parole écrite circulant entre un prêteur de capital et un emprunteur du prix créditeur de ce capital. Le prêteur et l'emprunteur sont deux personnes physiques en rapport de confiance par 3 ordres sociaux de solidarité : une solidarité d'affaire dans la production et la vente d'un certain objet ; une solidarité juridique dans l'appartenance à une même souveraineté étatique ; une solidarité marchande par un même espace de calcul et de livraison de la réalité sous les prix réglés en signe monétaire.

En résumé, la monnaie compensatoire digitale a en plus de la fonction de paiement du bitcoin, la fonction de comptabilité du crédit par la loi ; et la fonction de réserve de valeur par la cambiarité du virtuel en réalité interpersonnelle sensible.

AR :

C’est attentivement lu ! Cette monnaie « médium d’échange » me fait penser à un système de crédit mutuel. Dans le sens où les unités monétaires se créent pour le niveau de transaction donné et où la monnaie est émise par l’échange lui-même (à l’inverse dans le système de monnaie traditionnelle, il faut toujours un niveau de monnaie minimum pour effectuer l’échange avec risque de défaut). Cela s’en rapproche d’après vous ?

PSJ :

Vous avez tout à fait saisi et compris : une mutualisation du crédit et une proportionnalisation exacte de la "création monétaire" à la vérification du crédit par l'échange interpersonnel réel. 😃

AR :

Vraiment captivant ! Cela exigerait de « contrôler » la politique monétaire par une chambre compensatoire (qui peut-être gérée par algorithmie) ?

PSJ :

Exactement ! La chambre de compensation inter-monétaire (donc internationale) a vocation a devenir l'instrument d'une banque centrale multinationale dont les États souverains soient les associés gérants solidaires en tant que personnes morales par un droit financier véritablement international et mondial. La compensation internationale utilisera une unité de compte convertible en dette publique de chaque personne morale étatique identifiée dans la socialité financière mondiale. Et chaque dette publique sera consolidée dans une balance internationale des crédits moyennant la parité de change variable des monnaies nationales localisées.

Dans cette algorithmie marchande et cambiaire, les prélèvements fiscaux sont des souscriptions citoyennes négociables de capital public d'une souveraineté particulière. Les dépenses publiques d'investissement ou de distribution de valeur publique sont les dividendes monétaires de la mutualisation du crédit par les nationalités et transnationalités.

AR :

C’est entendu. Mais puisque chaque personne morale est un État-associé de la banque centrale internationale, cette dernière émettra la monnaie compensatoire en tenant compte de la balance des paiements de chaque État ? Et on serait donc dans un système de change fixe à la manière de l’étalon-or ? J’avoue sécher sur la question des taux de change…

PSJ :

Non pas des changes fixes ; des changes ajustables en temps réel, transaction de crédit par transaction de crédit, sous l'assurance de primes de change qui soient des primes de crédit (CDS) entre zones monétaires érigées en personnes morales étatiques. C'est le système monétaire d'avant l'avènement des "changes flottants" imposés par les États-Unis de Nixon avec l'abandon de la parité en or du dollar le 15 aout 1971 ; mais la monnaie compensatoire n'est pas étalonnée par un poids d'or métal. La matière physique est remplacée par la matière logique : un étalon crédit international dont la parité de change en chaque monnaie étatique est algorithmisée dans la chambre de compensation internationale.

En fait, il s'agit de digitaliser la chambre de compensation proposée par Keynes en 1944. Donc effectivement, de faire un calcul central en temps réel du solde des paiements de chaque monnaie qui soit consolidable  soit par ajustement de la parité nominale sur les paiements futurs, soit par achat ou vente des primes de change-crédit des banques centrales ; dont les personnes morales étatiques sont les associés-gérants ou les créanciers-débiteurs.

AR :

Entendu, je vais creuser davantage de mon côté. C’est bien son plan monétaire international appelé Bancor ?

PSJ :

Oui (le bancor sur le Blog de Paul Jorion).

AR:

Merci pour toutes ces explications. J’espère que les développements du projet avancent bien.

PSJ :

Oui, cela avance bien et les questions que vous me posez me font mesurer le degré de maturation du concept et de maîtrise opérationnelle du projet. Le défi du moment est l'algorithmisation transparente au sens commun du processus de formalisation des chaines de valeur, de calcul des prix et de réalisation des objets livrables contre monnaie.

Partager cet article
Repost0
21 octobre 2019 1 21 /10 /octobre /2019 09:02

Publié sur le Blog de Paul Jorion le 24 juin 2014

Quand Stéphane Feunteum affirme que la monnaie est déjà indexée sur l’énergie, il a subjectivement raison mais objectivement tort. La nature et la réalité de la monnaie n’appartiennent pas au domaine de la physique. Subjectivement raison puisqu’il est logiquement visible que la masse monétaire en circulation varie avec la production et la consommation d’énergie. Objectivement tort puisque l’indexation de la monnaie sur l’énergie ou sur la biomasse n’est pas réellement exacte ni efficiente. Si cette indexation est rationnellement et scientifiquement plausible, elle n’est pas en l’occurrence satisfaisante pour tout le monde !

Convenons que notre système économique est en défaut parce qu’il détruit plus qu’il ne produit pour une majorité d’individus humains sur la terre. L’augmentation quantitative de la population nourrie et en bonne santé relative ne compense pas la dégénérescence du lien social. La concurrence « libre et non faussée » à l’accaparement privé du bien commun provoque une conflictualité sur le droit-même à vivre ensemble sur une seule et même planète.

L'humain en dénégation de lui-même

Nous, l’espèce humaine, avons un problème de subjectivité dans la prise en compte adéquate des réalités naturelles dont nous faisons partie et dont nous sommes les acteurs. Nous ne pouvons pas nier qu’il existe une nature objective indépendante de ce que nous voulons ou pouvons en comprendre. Nous ne pouvons pas nier non plus que nous avons une capacité subjective de choix et de décision à l’intérieur de la nature objective. Nous ne pouvons pas nier enfin que notre responsabilité humaine à nous imprimer dans la nature soit à la fois individuelle et collective, singulière et générale.

Nous ne pouvons pas nier notre nature mais le faisons quand même dans la phase critique du devenir humain que nous vivons. Nous consommons plus vite le milieu naturel que nous ne le régénérons. Nous professons des théories fumeuses pour nous persuader que nos problèmes se résolvent par eux-mêmes sans que nous ayons à vouloir quelque chose. Et nous transformons nos structures comme si nous n’étions pas le sujet et les sujets de notre humanité. Nous avons un problème avec notre subjectivité qui ne s’accepte pas en tant que telle et qui refuse de s’ordonner à la liberté d’être ce que nous désirons individuellement et collectivement.

Posons la monnaie comme l’outil de la liberté individuelle et collective de notre responsabilité dans la nature. La monnaie est un système d’indexation des réalités objectives naturelles par notre réalité subjective artificielle. Il y a monnaie dès que nous nommons des réalités objectives échangeables et que nous les ordonnons selon leur prix, c’est à dire selon la priorité que nous leur donnons dans notre travail de classification des objets de nos désirs. Par travail, il faut entendre classiquement la dépense physique d’énergie mais aussi l’information du réel.

Le réel est notre mode de représentation de la réalité. Le problème de notre nature subjective est que la nature brute ne nous intéresse pas. Notre humanité nous oblige à transformer la réalité pour qu’elle convienne à notre subjectivité individuelle et collective. Notre prise en compte des réalités naturelles par la monnaie est actuellement inadéquate car nous ne conservons pas la terre telle que notre subjectivité la désire. Car la concurrence monétaire des désirs individuels ne produit plus de désirs collectifs compatibles avec le bien commun objectif et subjectif. Car une minorité d’humains s’est arrogée le monopole de l’émission monétaire et de l’équilibre général des prix.

Consciemment ou non, volontairement ou pas, la minorité réduit la majorité à l’esclavage de ses intérêts privés exclusifs. L’économisme totalitaire des élites libérales consiste à répéter que la subjectivité ne peut être que la conceptualisation d’un rapport de force physique dont la seule résolution possible est le triomphe mécanique de la position rhétorique la plus forte.

La monnaie qui outille la démocratie

Si la monnaie est un outil de calcul économique, il est tout à fait logique et raisonnable d’en indexer objectivement l’émission sur la mesure de la biomasse et de la ressource énergétique. Mais la proposition ne dit rien de l’objectivité des définitions et des mesures de ces grandeurs utiles à ce que nous désirons.

L’oligarchie politico-financière est déjà constituée des plus grands experts en théorisation et mesure de tous les objets qui font la réalité. Et le choix oligarchique est justement de faire la réalité indiscutable et insaisissable au bien délibérablement commun de la démocratie. Le problème de l’objectivité de la monnaie et des prix est que le bien n’est pas seulement une question de réalité mais aussi de vérité.

Pour qu’une réalité soit objectivement économique, il faut un investissement de la subjectivité où tout individu se trouve représenté dans un bien commun qui est à la fois naturel et conforme à tous les degrés de la subjectivité des citoyens. Le démantèlement libéral de la civilisation est dans l’inadéquation systémique de l’objectivité économique à la subjectivité naturelle. Le système émet de la monnaie comme mesure de la richesse sans solliciter l’accord de la démocratie, sans objectiver l’application des lois politiques de règlement des échanges et sans intégrer le prix de la nature dans le travail de production.

Réintégrer la monnaie dans les lois de la nature implique de remettre la subjectivité au service de la nature objective, et de subordonner l’objectivité économique à la subjectivité de la démocratie. L’objectivité n’est pas une expertise de quelques individus mais une expérience collective. Les prêtres de la religion féroce du capital auto-référencé sont enfermés dans leur subjectivité et par conséquent déconnectés de toute réalité. Tout scientifique sérieux de n’importe quelle réalité sait que son expertise est sans objet hors de la communauté d’étude par laquelle il travaille. Pour qu’une communauté scientifique existe, elle doit singulariser son objet dans la réalité la plus générale qui soit de l’humanité, c’est à dire de la démocratie.

Une indexation de la masse monétaire sur la biomasse ou sur les réserves énergétiques renouvelables effectivement connues implique nécessairement une expertise bancaire. Laquelle ne doit plus se définir par rapport à elle-même mais par rapport à la réalité démocratique des communautés humaines effectivement constituées et distinguées par des frontières logiques. Une frontière logique de la réalité objective est justement franchissable par la monnaie à la condition de la souveraineté ; c’est à dire à la condition de la responsabilité subjective d’une communauté humaine objective sur son domaine de réalité.

Compenser la réalité objective en monnaie

Le problème scientifique de l’indexation de la monnaie sur la réalité n’est pas soluble hors du problème de la responsabilité politique dans la démocratie. Le libéralisme monétaire a purement et simplement supprimé la responsabilité politique en détachant les banques de la souveraineté. Comme la pseudo-science économique qui ignore la question de la subjectivité, le discours politique n’a plus d’objet dans la réalité à cause de la monnaie gérée dans la pure subjectivité des marchés financiers. La réalité politico-financière est purement virtuelle parce que détachée de toute objectivité discutable par la démocratie.

La restauration d’une objectivité de la réalité implique la refondation de la monnaie dans des communautés politiques objectivement identifiables par la réalité monétaire. Pour échanger des objets par des prix réels, il faut impérativement en rationalité objective rendre les communautés humaines, qui produisent la réalité des objets, interchangeables en monnaie.

On en revient toujours à la chambre de compensation multi-monnaies de Keynes où chaque communauté humaine d’intérêts est un État représenté par sa monnaie propre. Où chaque conversion d’une monnaie dans une autre induit le versement d’une prime de change à la communauté humaine constituée qui produit le plus de réalité objective bénéfique à l’humain et à l’humanité. Et où la variation des parités de change est l’équilibre objectif des contributions subjectives au bien commun de l’humanité.

Dans le schéma keynésien, il n’est aucune difficulté à matérialiser par une monnaie spécifique un État international de la biosphère. La finalité d’un tel État n’est pas l’application d’une loi politique générale mais la production de la mesure scientifique des ressources naturelles effectivement disponibles par la mise en œuvre des normes et techniques proposées par les citoyens de l’anthropocène. Emprunter cette monnaie dans la compensation keynésienne revient à acheter le travail de la communauté scientifique solidairement constituée ; prêter cette monnaie consiste à travailler effectivement aux objectifs de cette communauté scientifique dont les prix sont convertibles en n’importe quel autre objectif d’humanité par le marché des changes.

La création d’un marché des changes keynésien de convertibilité monétaire des objectifs humains de civilisation consiste à faire fonctionner les chambres financières actuelles de compensation avec des monnaies inconvertibles en non-droit ou en non-loi. C’est à dire inconvertibles dans les monnaies actuelles sauf à ce que ces monnaies soient effectivement réintégrées dans le système politique de la démocratie. Il faut que les monnaies irréelles soient convertibles en monnaies réelles moyennant le versement obligatoire à travers la prime de change d’une taxe de virtualité humainement bénéfique. La taxe automatiquement prélevée par le marché des changes serait versée par les acheteurs de bien-être objectif aux Etats de souveraineté qui en produisent le travail, les normes et les techniques.

La réalité objective convertible en réalité subjective

Le marché des changes est alors un marché de citoyenneté régulé par une chambre centrale de compensation où la monnaie est la personne physique elle-même qui s’engage dans des communautés politiques de connaissance de la réalité. Ce que le libéralisme empirico-matérialiste nous a fait oublier depuis les Lumières, c’est que la monnaie fondamentale de règlement de l’humain, c’est la personne du citoyen économiquement engagé dans une société de connaissance partageable du réel. Pour être solvable, c’est à dire constituer soi-même la solution à un problème du futur, et pour être liquide, c’est à dire contribuer actuellement à la résolution des problèmes humains, il faut et il suffit d’avoir une nationalité. Il faut adhérer à une société de responsabilité politique où l’on engage son travail personnel d’information humaine de la réalité.

N’importe quelle nation démocratique s’il en existe encore peut émettre une monnaie de citoyenneté par la technologie du réseau social numérique. Le numérique associé à une reconnaissance physique des corps par un service public d’État civil suffit à relier sans falsification possible les signes monétaires aux citoyens qui les engagent. Dès lors une chaine logique ininterrompue peut être construite en monnaie numérique entre n’importe quelle réalité objectivement mesurée et toutes les personnes informant moralement et physiquement les objets d’économie qui les engagent.

L’algorithmique de compensation de la réalité objective par la subjectivité politique engagée est de nature complexe : composée d’une causalité multiple entre le subjectif et l’objectif. Le calcul informatique sur les données numérisées de représentation subjective de la réalité permet un traitement économique d’un éventail virtuellement infini d’objets qui soient la cause des prix. Pour que la monétisation numérique du réel puisse effectivement produire de la réalité économique bénéficiaire, il va falloir que des communautés humaines se constituent dans les interstices des entreprises et des États ploutocratiques actuels ; lesquels sont construits sur le mythe libéral de l’infaillibilité monétaire mécanique.

Dès que la monnaie numérique compensée aura reconquis une aire de souveraineté suffisante, la kleptocratie reviendra dans les limites de l’humanité allergique au droit subjectif de la justice et de la responsabilité réelle.

Partager cet article
Repost0
20 septembre 2019 5 20 /09 /septembre /2019 15:29

Définitions et fonctionnement

Monnaie et représentations sociales partagées

Logique cambiaire

Instrumentation de l’équité et de la justice

Crédit de propriété et temporalité

Matérialisation monétaire du temps travaillé

Monnaie de crédit assurée en capital

La monnaie qualifiante pour quantifier

Économie politique des monnaies

La monnaie indexée sur le droit des personnes

Conditions d’efficacité de la dématérialisation monétaire

Monnaie et représentations sociales partagées

1. La monnaie est un outil de calcul économique de la subjectivité humaine sociale des personnes physiques.

2. La monnaie est mentalement matérialisée dans une unité de compte permettant la mise en équivalence des objets échangeables par le prix.

3. La monnaie permet la mise en équivalence subjective des objets productibles et échangeables dans l’espace et dans le temps.

4. La mise en équivalence subjective des objets échangeables dans l’espace et dans le temps implique un univers de valeurs commun à un ensemble de personnes physiques formant une société.

5. Le prix est une mesure partageable de la valeur des objets entre des individus membres d’une même socialité.

6. La mise en équivalence des objets par les prix suppose que l’unité de compte monétaire renvoie au même univers identifiable d’une société particularisée et identifiée par sa propre unité monétaire.

7. Une société réunit toutes les personnes physiques adhérant à une même communauté de valeurs formée sur des objets communs appréciables dans une seule et même monnaie.

8. L’échange de deux objets par équivalence monétaire de prix entre deux personnes physiques implique qu’elles appartiennent à la même société instituant l’unité de compte monétaire.

Logique cambiaire

9. L’échange de deux objets par équivalence monétaire entre deux personnes physiques appartenant à des univers de valeurs différents implique trois sociétés distinctes avec leur unité de compte propre.

10. La mise en équivalence monétaire par 3 sociétés fait que l’une des sociétés est intermédiaire : elle réunit des valeurs qui sont communes aux personnes pour les objets qu’elles échangent à partir de sociétés distinctes.

11. Une société d’échange entre deux sociétés distinctes d’objets particuliers réalise l’équivalence de prix, par le prix de chaque objet dans sa monnaie, et par le prix de chaque monnaie dans la monnaie commune de règlement de l’équivalence.

12. La représentation monétaire d’un univers social de valeur par une unité de compte spécifique des prix à l’intérieur de la communauté, implique le dépôt dans un registre commun public de tous les textes de lois et de normes qui solidarisent les personnes physiques dans tous leurs échanges.

13. La monnaie matérialise l’efficience de l’état de droit à l’intérieur d’une société en renvoyant tout prix négocié dans la communauté à un et un seul référentiel commun public de lois et normes universellement applicables.

14. La monnaie est un instrument de scalabilité des états de droit des biens communs en rendant convertibles par des parités de change des référentiels sociaux différents d’objets bénéfiques.

Le crédit, instrumentation de l’équité et de la justice

15. L’évaluation ou le règlement d’un prix en monnaie à l’intérieur d’une société signifie la valeur positive de l’objet du prix par la responsabilité engagée et socialement vérifiable de chaque participant à l’échange en pleine application des lois et normes communes.

16. La spécification sociale des univers de valeurs différents par des unités monétaires distinctes matérialise des communs négociables à l’intérieur et à l’extérieur de chaque société.

17. Une valeur est matérialisable par une idée échangée entre deux personnes en présence de deux témoins dont l’un rend compte de l’objet exprimé et l’autre rend compte du lien de solidarité idéellement créé entre deux personnes physiques en altérité libre et consciente par un contexte social commun.

18. L’association d’une idée à un prix dans la monnaie de la société où elle est échangée, partagée et constatée fonde le crédit qui promet la réalisation possible d’une valeur par un objet reliant deux personnes par une communauté de lois, de normes, de décisions et d’actions.

19. La décision donne une valeur à l’idée par une proposition emprunteuse de prix en monnaie ; l’action transforme le prix passif de l’idée en bien actif pour un acheteur final qui en règlera le prix permettant le remboursement de l’emprunt initial.

20. La décision offre la valeur de l’objet dans le prix ; l’action demande la valeur à terme de l’objet dans le prix.

Activité de la passivité monétaire

21. La monnaie exprime le prix dans le contexte social qui signifie et garantit la valeur positive ajoutée dans le temps actif des personnes engagées par leurs relations de crédit.

22. La vérification de la loi applicable et engagée dans l’échange monétarisé incombe à égalité aux personnes qui échangent sous la supervision d’un juge tiers médiateur dont l’unique fonction est la protection du droit des personnes selon la loi commune.

23. La vérification de l’équité des échanges selon la loi commune est la fonction judiciaire de la société qui doit être organiquement distincte et différentiable de la fonction législative ou normative et de la fonction productive ou exécutive des objets de valeur échangée.

24. La mise en équivalence monétaire des objets dans l’espace et dans le temps implique que la monnaie compte à la condition d’une valeur sociale positive reconnue par au moins une société identifiable par toutes les personnes physiques qui la composent.

25. La négativité du prix de la valeur sociale positive n’est possible que pour la personne qui ne possède pas actuellement l’objet qu’elle promet pour ailleurs ou pour plus tard dans l’espace, ou dans la temporalité.

26. La nature morale de la monnaie implique que la société qui y est représentée interdise l’attribution d’un prix à quelque chose dont l’existence n’est pas publiquement vérifiable dans la loi commune.

Crédit de propriété et temporalité

27. La mise en équivalence monétaire dans le temps signifie que les objets d’échange existent nécessairement dans le temps et que le prix en monnaie conserve la valeur dans le temps jusqu’à l’échéance associée à l’objet.

28. La propriété d’un objet est la faculté de la personne propriétaire de garantir l’existence de la chose contenue conforme à la loi commune à des échéances précisées de temporalité.

29. Les copropriétaires d’un objet dont le prix est monétisable ont des droits et des responsabilités sur l’usage de la chose, sur sa conservation, sur la conformité de son usage à la loi commune.

30. La propriété d’un objet monétisable ne peut pas contenir de droits limitatifs de l’existence et de la dignité des personnes physiques par les sociétés auxquelles elles appartiennent.

31. Le prix variable de la monnaie d’une société dans celle d’une autre société témoigne de l’efficacité économique relative à produire la valeur ajoutée et non de la subordination possible d’une société à des intérêts exogènes.

Matérialisation monétaire du temps travaillé

32. La conservation de la valeur d’échange par le prix en monnaie de l’objet signifie que l’unité monétaire est elle-même un objet temporalisé dont le prix doit être spécifié à toutes les échéances de l’échange.

33. L’association d’un objet à toutes ses échéances de valeur possibles par des prix comptant et à terme s’appelle le crédit.

34. Le crédit est donc un échange de propriété d’un objet entre des échéances d’existence et d’usage distinctes par des propriétaires différents en échange d’une équivalence universelle par la monnaie.

35. L’identification, la production, la livraison et la consommation de la valeur des objets dans le temps en conformité avec la loi commune dans l’intérêt général s’appelle le travail.

36. La variation du prix des objets en monnaie et la variation de la quantité d’unités monétaires en circulation par le crédit exprime l’efficience du travail à répondre à la demande d’usages objectifs par l’offre subjective d’objets.

37. Le travail subjectif des personnes physiques est à l’origine de l’identification anticipée par le crédit du prix des objets à produire et à livrer pour satisfaire les droits et les besoins exprimés par la socialité dans l’état de droit.

38. La mesure monétaire du crédit matérialisé dans le prix anticipé de tout objet à produire et livrer à terme n’est conforme au droit des personnes qu’à la condition du prix stable du capital dans le cycle de production et de consommation de la valeur objective.

Monnaie de crédit assurée en capital

39. La monétisation du crédit implique l’identification sociale du capital matérialisant le prix des normes, de l’organisation, de la responsabilité personnelle et des ressources naturelles qui doivent être conservés pour qu’une production nette positive de valeur soit effectivement mesurable en monnaie.

40. Le capital social qui fonde la mesure réelle positive du crédit est un ensemble d’objets normatifs, organisationnels, délibératifs et actifs que les personnes physiques mettent en commun pour produire et user ensemble ce qu’elles ne peuvent pas produire toutes seules pour un même niveau de bénéfice.

41. Le capital réunissant tous les objets engagés par une même société dans un objectif commun partagé est le périmètre formel de définition et de mesure de la valeur de l’unité monétaire à l’intérieur et à l’extérieur d’une socialité.

42. L’efficience du capital à prouver par le prix monétisé une production nette de valeur au bénéfice de toutes les parties à la plus-value implique la représentation de l’intégrité humaine morale d’un même objet social par des personnes physiques exclusivement dédiées à cette tâche.

43. L’unique mission du président d’un corps social est l’arbitrage et la garantie de l’égalité de droit de chaque partie personnelle quel que soit son intérêt aux objets de valeur mis en commun.

44. La fonction présidentielle est soumise au contrôle continu des sociétaires par l’élection permanente à la majorité relative des votes personnels et par la conditionnalité du pouvoir présidentiel à l’existence d’une prime de crédit positive allouée par les sociétaires en monnaie interne sur chaque objet de pouvoir délégué.

La monnaie qualifiante pour quantifier

45. L’émission nette de monnaie par une banque de dépôt se fait par un crédit en compte de dépôt d’une personne physique ou morale et par un débit en compte de prêt à la personne bénéficiaire d’un crédit sur le prix d’un objet livrable à terme.

46. Les créances et dettes des personnes physiques relativement à un objet social particulier sont mesurés en écritures de crédit créditrices et débitrices en monnaie dont le prix unitaire est une division du capital social.

47. La fonction bancaire en matière monétaire est d’enregistrer l’objet du crédit qui motive tout dépôt et d’en assurer la conformité aux droits des personnes par la disposition d’un capital et d’une liquidité bancaires suffisants pour réparer sans délai tout préjudice avéré sur un transfert de droits.

48. Le capital et la liquidité monétaire d’une banque mobilisables en assurance du prix des dépôts en monnaie sont couverts par la loi et le gouvernement d’une seule société politique interprètes d’une même communauté d’existence et de valeurs.

49. Les créances et dettes des personnes physiques relatives à des objets sociaux particuliers sont garanties par le capital de la société politique qui définit et protège par la loi commune l’intégrité et l’existence des personnes physiques indépendamment de leurs capacités productives effectives.

50. Le prix en monnaie du capital étatique n’est pas mesurable statiquement mais par le solde budgétaire des ressources fiscales sur les dépenses publiques obligatoires par exécution de la loi budgétaire sous la surveillance des juges.

Économie politique des monnaies

51. La variation d’une masse monétaire adossée à la réalisation de l’état de droit entre les personnes physiques est déterminée par le solde budgétaire public et par la variation nette du prix du capital des sociétés coopératives et industrielles.

52. La variation nette du prix du capital en monnaie étatique d’une société coopérative ou industrielle particulière se mesure par l’obligation de stabilité du capital nominal en monnaie interne et par la variation de la parité de la monnaie interne en monnaie étatique.

53. Le prix de conversion des monnaies coopératives ou industrielles en monnaie étatique est déterminé par le financement nécessaire du solde budgétaire étatique par les fonds propres consolidés de toutes les sociétés domiciliées dans la même monnaie étatique.

54. La mise en équivalence en monnaie étatique du solde budgétaire public avec la variation consolidée des capitaux propres sociaux justifie un processus de compensation comptable et monétaire à l’échelle de chaque zone de souveraineté juridique et monétaire.

55. Une compensation comptable et monétaire du capital et du crédit entre une même société politique et toutes les sociétés de production particulière de la valeur ajoutée, requiert un cadastre financier de toutes les données explicatives des droits, devoirs et objets de la responsabilité personnelle.

La monnaie indexée par la responsabilité des personnes

56. Le cadastre financier recense et identifie toute personne physique avec l’ensemble de ses droits d’existence, de propriété et de relation engagée à autrui par des objets licitement reconnaissables dans leur conformité à la loi et à l’intérêt général.

57. La mise en relation cadastrale des personnes physiques par des objets spécifiques autorise la titrisation analytique du capital par les solidarités objectives de travail.

58. La responsabilité personnelle de la valeur ajoutée anticipée dans les créances et les dettes en monnaie a un prix calculable par la prime de crédit de chaque propriétaire d’un objet de crédit.

59. La décomposition cadastrale de la nature du capital investi dans la production et les échanges documente le prix en crédit de chaque responsabilité professionnelle personnelle mobilisée dans un même bien actuellement vendu dans un prix de livraison à terme.

60. L’identification cadastrale de tout objet engagé dans une transaction de valeur contre prix en monnaie établit une différenciation objective vérifiable du prix du capital social particulier engagé dans le prix et du prix du capital étatique d’intérêt commun engagé dans l’assurance, l’existence et l’intégrité des personnes physiques.

61. La fiscalité est dotation par chaque transaction monétaire au capital étatique de dépenses d’investissement collectif dans l’intérêt général d’une communauté politique.

62. La fiscalité est par le cadastre financier spécifiable et recouvrable selon chaque objet en fonction du coût induit sur le capital commun de bien-être social naturel et culturel.

Conditions d’efficacité de la dématérialisation monétaire

63. Le cadastre financier autorise la délibération des prix par la responsabilité personnelle de tous les propriétaires d’un objet par l’idéalité, ou par la réalité, ou par l’effectivité ou par le potentiel de transformation qu’il revêt par son usage individuel ou collectif.

64. Un même objet financièrement identifié peut justifier le prix du capital ou le prix de la valeur ajoutée produite par le travail ou la réalité physiquement livrée à un acheteur ou le prix du service rendu à un propriétaire de l’usage.

65. Le prix complet d’un objet mis au service d’une demande personnelle de valeur ajoutée se décompose en prime fiscale pour doter la dépense étatique communautaire, en prime de capital pour doter la dépense sociétale du producteur, en primes de crédit pour rémunérer les valeurs ajoutées du travail et en prix réglé de tous les intrants consommés.

66. Le prix d’un objet acheté est complet si la valeur ajoutée monétisée est bien répartie entre quatre rôles de personne morale : assurance des personnes, livraison des biens réels au prix contractuel, production physique des biens, identification objective des biens licites demandés et offerts par les personnes.

67. Le cadastre financier détermine la consolidation monétairement équilibrée de tous les dépôts par les crédits dans un même état de droit à la condition d’un recensement exhaustif de toutes les transactions et de tous les paiements.

68. L’équilibre actif-passif de tous les prix à toute échéance en capital étatique, capital social et crédit requiert une compensation centrale par une banque centrale garante de la valeur sociale réelle du solde monétaire de consolidation.

69. Le capital central est la prime d’assurance de la compensation consolidée du prix de l’ensemble des dépôts et capitaux propres par le prix des crédits et actifs comptabilisés dans la monnaie étatique commune.

70. L’insuffisance potentielle du capital central en monnaie étatique ne peut être financée que par la prime de change fiscale des parités de conversion des capitaux sociaux particuliers en capital étatique de la société politique

71. Le capital central est gouverné par des magistrats de la société politique et garanti par le solde de la loi budgétaire votée par le pouvoir législatif.

Partager cet article
Repost0
20 février 2019 3 20 /02 /février /2019 13:13
Chambre numérique de compensation multinationale des titres universels de capital et de crédit

Ce post reproduit le formulaire d'enregistrement de la chambre numérique de compensation dans le recensement des projets reposant sur la technologie blockchain de la Direction Générale des Entreprises du Ministère français de l’Économie et des Finances.

Recensement des projets reposant sur la technologie blockchain

Les technologies de registre distribué, notamment celles de type blockchain, recèlent des opportunités d’usages innovants, tant au plan économique que financier ou social, en particulier en matière de sécurisation de transactions et de traçabilité. Ce potentiel se manifeste par un foisonnement de projets très divers, dont le stade de développement est variable.
Dans le cadre de la construction d'une stratégie nationale sur les technologies de registre distribué, la Direction Générale des Entreprises souhaite disposer d’une vision aussi exhaustive que possible de l'écosystème français. C'est pourquoi nous lançons ce recensement des projets fondés sur des technologies de registre distribué lancés en France, leur domaine d'application, leur positionnement sur la chaîne de valeur et leur niveau de maturité.
Cette démarche a notamment pour objectif d’identifier les obstacles qui peuvent gêner la mise en œuvre de ces initiatives de lever les freins au développement d’usages innovants, au bénéfice des consommateurs et des entreprises.

Présentez votre projet, le domaine d'application et la façon dont il intègre des technologies de registre distribué (la description de votre projet pourra être utilisée dans les communications du Ministère à titre de promotion de l’écosystème)

Description projet

Le projet est de transformer l'Internet en chambre de compensation universelle des titres de crédit sur le modèle multinational de crédit garanti par les États de J.M. Keynes présenté préalablement à la conférence monétaire de Bretton Woods. Le principe est de normaliser et algorithmiser les processus marchands de comptabilité analytique d'entreprise afin de les rendre monétairement convertibles dans n'importe quel contexte technologique et juridique par les techniques actuelles d'option de change.

Une option de change est posée comme un rapport de prix nominal variable dans le temps moyennant négociation d'une prime entre deux personnes morales représentant l'occurrence d'état de son registre. Un enregistrement est un prix mettant en rapport l'ensemble des personnes morales et physiques liées par l'engagement de livrer une même chose à une échéance commune.

Le registre identifie à l'intérieur d’État formant un contexte de juridiction, des propriétés d'objet à des personnes physiques liées par des personnes morales. Le registre contient tous les liens contractuels entre personnes nécessaires à la véridicité d'un prix. Un jeton monétaire est le prix d'un objet dans un Etat qui est une personne morale convertible dans un autre État. Un État titulaire dépositaire d'un registre admis en compensation est une personne morale garante de l'existence réelle de toutes les personnes physiques contribuant à la production de la chose dans son prix.

Dans quel cadre travaillez-vous sur ce projet ?
  • Association
  • Fondation
  • Projet de consortium
  • Projet d'entreprise
  • Projet d'ONG
  • Projet public
  • Recherche académique

→ Start-up

  • Autre
La blockchain sur laquelle vous travaillez est :

→ Publique

  • Privée
  • de Consortium
Dans quel(s) secteur(s) d'activité votre projet a-t-il des applications ?

→ Études, Conseil

→ Services

  • Métiers de bouche, industrie agroalimentaire
  • Tourisme, hébergement, restauration
  • Automobile, machines, équipements

→ Commerce, distribution

→ Communication, édition, culture

→ Transport, logistique

→ Fabrication, sous-traitance

→ Métiers d’art

→ Énergie, Environnement

→ Bâtiment, Matériaux de construction

  • Chimie
  • Imprimerie, Papier, Carton

→ Santé, Sanitaire et social

→ Textile, Habillement

→ Éducation, Formation, Recherche,

  • Agriculture

→ Banque, Assurance

→ Informatique, Internet, Télécom

  • Autre
Quel est le niveau de maturité de votre projet ?
  • Concept, livre blanc
  • PoC en cours
  • PoC terminé

→ En cours de transition du PoC à la mise en production

  • En production
Avez-vous obtenu des financements pour votre projet ?
  • ICO
  • Levée de fonds
  • Aides de l’État français (subvention, avance remboursable, …)
  • Aides de l'Union Européenne

→ Non

  • Autre
Avez-vous des partenaires sur ce projet ?

→ En France

  • Dans l'UE
  • Hors UE
  • Non
Quels sont les obstacles qui freinent la mise en œuvre / limitent le potentiel de votre projet ?

Les obstacles à surmonter sont de nature culturelle, politique et scientifique. La compensation des titres de crédit est un processus de délibération morale entre des personnes physiques reconnues dans leur responsabilité subjective par une conscience commune et partageable de ce qu'elles font et produisent réellement. A toutes les étapes du projet, il faut un espace de confiance clair et sûr quant aux finalités, aux méthodes et aux résultats mis en commun.

Quelles sont les mesures qui pourraient selon vous renforcer l’attractivité de la France pour les projets fondés sur la blockchain ?

Il faut restaurer une souveraineté monétaire française à l'intérieur d'une souveraineté financière européenne (euro-franc à l'intérieur de la zone euro). L'efficience économique des techniques de blockchain est indissociable du contexte juridique de leur mise en œuvre. L'atout de la France dans la technologie blockchain est sa culture juridique fondée sur la responsabilité personnelle physique assurant le crédit des personnes morales par quoi se matérialise les prix, les règlements et la monnaie qui permettent l'échange et la production de la valeur.

Le crédit qui quantifie la valeur nécessite la responsabilité libre des personnes physiques par rapport aux personnes morales qu'elles font exister. Or la fonction de l’État est en France de protéger et d'assurer les personnes physiques qui produisent des objets de valeur commune par des personnes morales issues de sa juridiction. La fiscalité prélevée sur les revenus distribués par les personnes morales finance l'assurance des personnes physiques.

Renationaliser la souveraineté monétaire consistera à intégrer systématiquement un prix fiscal (TVA) dans tout règlement par la blockchain de manière à financer la prime d'intégrité effective de toutes les personnes physiques impliquées dans l'existence et la production d'une valeur définie par la culture juridique politique des Français. La blockchain devient alors une véritable technologie de la confiance fondée sur un espace identifié d'un certain droit des personnes.

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 14:59

Ce texte développe le volet monétaire de la thèse de Paul Jorion et Vincent Burnand-Galpin : La gratuité, contre la logique économique ?

La gratuité condition de la réalisation humaine du marché

La gratuité est une nécessité de l'existence civilisée entre citoyens égaux et solidaires par une loi et une réalité communes. Ce qui doit être gratuit, c'est le droit d'exister avec les mêmes obligations et les mêmes contraintes physiques que n'importe qui d'autre quelle que soit sa manière et sa façon d'exister. Depuis Aristote nous savons qu'économiquement la gratuité d'existence signifie que tout échange de réalité commune bonne et positive est régie par l'équivalence universelle de la chose au prix. Le prix manifeste un bien dans les limites du monde physique si et seulement si le bien est nommé de la même façon et valorisé par le même prix dans un même marché où tous les transacteurs effectifs ou potentiels ont la même possibilité d'accès à la réalité physique du bien échangé.

La gratuité d'un quelconque bien revient alors à poser l'obligation de toute la communauté humaine physiquement présente sur un marché défini de livrer la réalité quantitative et qualitative du bien à tout individu participant de la communauté indépendamment de son travail effectif direct à la production dudit bien. La gratuité n'est pas la négation de la production nécessaire de ce qui a un prix dans la communauté mais la livraison garantie du bien concret qui satisfasse un besoin vital même si le bénéficiaire ne participe pas directement à sa production. Le prix d'un bien gratuit ne dépend plus nécessairement du prix du travail de celui qui en bénéficie. Donc un bien gratuit engage le travail de production et de livraison de la communauté à la place du travail du bénéficiaire qui n'est plus une condition d'accès aux biens vitaux.

Assurer l'existence des personnes par la promotion du travail

La gratuité d'un bien en économie réelle signifie la mutualisation sur la communauté de son coût en travail indépendamment du prix attribué au travail éventuel du consommateur bénéficiaire. A l'échelle du marché ou s'instaure la gratuité d'un bien, il faut que le prix du travail nécessaire à sa production soit calculé et réglé indépendamment du travail et des revenus du bénéficiaire assuré. C'est là l'une des raisons d'être fondamentale de la fiscalité sur les prix et revenus réglés et versés dans un marché réel et concret d'une communauté humaine incarnée. La gratuité est nécessairement financée par la fiscalité à finalité redistributive : le prix de revient de tout bien dont certains soient gratuits doit être systématiquement majoré par la taxation de tous les revenus du travail effectif afin de compenser et financer le travail non effectué par les bénéficiaires de la gratuité.

La gratuité est économiquement une compensation de la quantité consommée indépendamment du travail effectué, par le prix de tout ce qui est produit par ceux qui travaillent gratuitement sans attendre de contrepartie physique pour eux-mêmes. Les biens et services gratuits ne sont pas consommables s'ils ne sont pas produits. La communauté est garante de la gratuité de certains biens pour les personnes qui n'en peuvent le prix, si elle achète par elle-même sur ses ressources propres à ceux qui travaillent et produisent effectivement les biens rendus gratuits. La gratuité implique un calcul économique de mise en équivalence réelle d'un droit universel à l'existence par certains biens définis, avec le prix du travail effectivement nécessaire à la production desdits biens.

La raison d'être de la monnaie dans l'existence gratuite du citoyen

La gratuité signifie que le prix d'un bien n'est pas seulement une évaluation du travail qu'il contient mais aussi de la réalisation de la justice entre des personnes individualisées qui n'effectuent pas concrètement le même travail. L'équité entre les individus est également la justice à l'intérieur de la personne qui existe gratuitement par le choix d'une communauté humaine qui s'y engage effectivement et réellement. Il apparaît alors que la gratuité n'est pas pensable ni calculable sans le recours à la monnaie qui quantifie le prix de la réalité effective par le travail qui fait exister, et par la morale qui produit le bien par la communauté effective d'existence. Quand Aristote parle de la monnaie comme d'une réserve de valeur qui compte et règle le prix réel des biens, il pose la matière d'une métaphysique calculable de la démocratie comme régime d'égalité possible des citoyens à tous exister par la même loi les uns par rapport aux autres.

La gratuité a donc un prix qui impose le calcul monétaire à l'intérieur d'un même marché circonscrit par une démocratie. La symétrisation monétaire du marché à une communauté de bien par la cité, c'est à dire aujourd'hui par la commune, établit la condition de possibilité d'une fiscalité qui finance et assure la gratuité universelle réelle de l'existence. La fiscalité redistributive n'est pas calculable ni juridiquement ni économiquement si le marché n'est pas délimité par l'unité monétaire qui rende les travailleurs solidaires des consommateurs par une représentation commune de leurs biens et de leurs droits. La fiscalité n'est pas juridiquement efficiente ni économiquement efficace si elle ne s'applique pas à tous les biens échangés sur un marché y compris le capital et le crédit qui accumulent et valorisent le travail dans le temps et dans l'espace de la commune.

La monnaie localise la réalité du crédit entre personnes physiques

L'effectuation de la gratuité est l'instauration d'une commune dans une société par une monnaie. La commune mutualise le travail d'assurance de l'existence de tous. Si tous les échanges qui réalisent le prix demandé des travaux livrés sont tracés dans la monnaie communale, il est alors possible de calculer et de prélever la fraction de chaque revenu qui doit être redistribuée en nature et gratuitement aux personnes qui ne peuvent ou ne savent en accumuler tout le prix. Pour que le revenu mis en commun ne s'échappe pas hors de la communauté au profit de la cupidité individualiste, la monnaie locale qui matérialise le capital de solidarité communale doit être inconvertible en monnaie extérieure sans passer par la chambre communale de compensation de toutes les dettes et prix. Ainsi devient-il impossible d'exporter un revenu à l'extérieur de la communauté sans s'acquitter de la prime fiscale qui règle le prix d'assurance de toute existence individuelle par la production solidaire des biens.

La matérialisation d'une solidarité communale par une même monnaie exclusivement convertible par un marché public des changes est aussi la possibilité pratique libre de l'individualisme cupide. Si la monnaie communale est exclusivement digitale et comptabilisée sous le contrôle d'une magistrature communale exclusivement rémunérée par la fiscalité, alors tout paiement effectué par un autre moyen que la monnaie scripturale locale exclut l'acheteur d'un bien ou le créancier en monnaie extérieure de la garantie communale d'existence attachée à la chose ou à son prix. L'accès par une monnaie extérieure au superflu offert par la commune moyennant la réalité effective de la communauté d'existence, n'est concrètement possible que par le paiement d'une prime fiscale de change qui vient financer la gratuité domestique des biens vitaux.

Actualité du paradigme monétaire keynésien

Le paradigme économique de la capitalisation du travail subordonnée à la gratuité des biens vitaux est la chambre de compensation keynésienne multinationale du crédit. Ce paradigme est applicable immédiatement si quelques États de droit recouvrent leur souveraineté monétaire en nationalisant leur marché des changes, du crédit, du capital et du travail et en délégant à leurs communes et fédérations de communes la gestion de l'émission monétaire en unité de compte locale. La compensation publique nationale et internationale des primes de convertibilité des prix entre masses monétaires locales permet alors de financer la gratuité de l'existence humaine par le système de la mutualisation fiscale de la loi égale pour tous entre les démocraties.

Partager cet article
Repost0
10 mars 2018 6 10 /03 /mars /2018 09:53

Message de Roberto Boulant

Pour reprendre avec mes mots cette compensation keynésienne numérique des monnaies que tu explores, c’est certainement là la clef de voute d’une future démocratie numérique. Numérique parce que maintenant que des liaisons Q-cryptées peuvent se dérouler sur des centaines de kilomètres, la démocratie directe n’est plus un fantasme. Il devient techniquement possible d’imaginer des assemblées délibérantes de plusieurs dizaines de millions de citoyens ! En ce domaine comme en d’autres, nous en sommes à courir derrière la technologie pour en imaginer les applications.

Si ton idée est la clef de voute d’une démocratie réelle, l’édifice reposerait alors sur trois colonnes porteuses :

- une éducation ayant pour but de faire des citoyens autonomes, aptes à penser par eux-mêmes,

- une architecture informationnelle « intriquant » les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires, actuellement séparés (enfin, plus ou moins suivant les latitudes), où chaque citoyen reconnu apte à exercer sa citoyenneté pourrait participer en temps réel, mais sans obligation aucune,

- une armée de scribes n’ayant pas droit au statut de citoyens. Je veux bien sûr parler des IA faibles* qui sont maintenant les seules à pouvoir maitriser les niveaux de complexités atteints dans tous les domaines de la société des hommes.

Les obstacles pour passer de notre société des égos à la société des égaux pouvant finalement se classer en deux ordres : ceux purement techniques et relevant de nos seules imaginations et désirs (par exemple, comment contrôler les algorithmes), et ceux relevant des cliquets mis en place par les dominants actuels, en n’oubliant surtout pas qu’ils joueront la politique du pire sans aucune hésitation pour empêcher la démocratie directe de se réaliser.

IA faibles et IA forte

* Je ne sais pas si l’IA forte émergera un jour, même si je l’espère. Mais si tel était le cas, et à condition que nous nous rendions compte de son émergence (ce qui implique son désir de communiquer avec nous), je pense qu’il faudra la classer à la différence des IA faibles, dans une nouvelle catégorie du vivant. Et si pour quelques raisons à jamais incomprises, elle désire malgré tout communiquer avec des créatures à la vitesse de pensée inférieure de plusieurs ordres de grandeur, je doute que nous la comprenions vraiment. Dans un multivers informationnel, nous serons à jamais limité par notre toute petite sphère de conscience animale.

Partager cet article
Repost0
6 mars 2018 2 06 /03 /mars /2018 10:12

Un commentaire à partir de « Qui étions-nous ? » Le Surmoi remplacé par le Big Data de Paul Jorion.

La personne morale par la personne physique

Pour qu'il y ait "sur-moi" et "sur-nous", il faut la matière du moi et la matière du nous. Il faut donc une différenciation matérielle du moi et du nous qui permette de dire "moi" sans que l'on y voit le masque du "nous" ; qui permette de dire "nous" sans que "vous", "il", "elle", "tu" et "je" soient des particules identiques non séparables et indistinctes dans un "nous" atomique. Pour que le "moi" soit formé par un "surmoi", ou par autre chose, il faut une forme qui donne un sens différent, une substance distincte, à "vous", à "nous", à "il", "elle", "tu" ou "je".

Finalement, la forme "je" opère la distinction entre la matière du "moi" et la matière du "surmoi", en mettant l'origine du moi dans la relation à "tu", à "il" ou à "elle" ; et l'origine du "surmoi" dans une détermination moïque par des "nous" ou des "vous". Peut-être alors que les "parents" sont géniteurs de la matière du moi et de la matière du surmoi par la forme du "tu", de "l'il" de "l'elle", du "nous" et du "vous", qu'"ils" sont pour le "je" du "moi". Les parents, mais alors aussi les sociétés, les institutions, les États, les réseaux, les religions, les traditions, les cultures, les coutumes et la maison terrestre commune ; supposons en pure hypothèse que tout cela existe réellement.

Mais, ces matières, dont les "data" sont les informations, ne m'informent que si mon "moi" est ouvert à d'autres formes que celles qui me forment déjà en tant que mon "moi" et mon "surmoi". Entre la matière dont je suis et la forme de mon existence, il faut la médiation d'un "je", sujet du moi qui ne soit pas juste un objet issu d'autres objets qui n'auraient aucun sujet. D'un "je", qui soit plus qu'un effet de langage ou de logique. D'un "je" formé par autre chose que tous les pronoms personnels et toutes les lois et institutions qui me déterminent et m'instituent distinct des autres individus.

Moi est un autre

Si parler, dire et exprimer en mots sert à quelque chose, il est impossible de se passer de l'hypothèse d'un "je" propre à chaque "moi". Ce "je" aurait la capacité de travailler les effets de matières dont le "moi" aurait l'expérience. Le "je" substantiverait et substantierait les matières éprouvées par le "moi". Le "je" travaillerait la matière pour la trans-former ; le "je" existerait dans le temps pour faire passer la matière d'une forme à l'autre par la vision d'une finalité qu'il désirerait. Mais les fins qui forment la finalité d'un "je" ne seraient pas totalement matérielles puisque le futur que "je" vois contient des indéterminations par rapport à la matière formée au présent.

L'indétermination du futur par le présent n'est pas une hypothèse absurde tant que nous observons rétrospectivement des changements entre le passé et le présent que nous ne pouvons pas intégralement expliquer par des déterminations matérielles formalisées. Concrètement, la quantité que les big data accumulent n'ont aucune exhaustivité quant à la qualité de ce qui est et qui se transforme. L'infini ne résout pas l'indéfini. 7 milliards de "moi" bien rangés dans leur "surmoi" aussi parfait, complet et déterminé deviendrait-il, ne suffisent pas à résoudre l'incertitude des formes par quoi la pluralité humaine saisit son existence et son devenir.

En fait, les big data ignorent parfaitement la matière des "je" qui singularisent indéfiniment les "moi", c'est à dire les personnes. Il y a bien dans les modèles de données qui rangent et classent les data, les formes "nom", "prénom", "patronyme", "domicile", "numéro téléphonique". Mais comment est assuré l'unicité relationnelle entre les formes identifiantes informatisées et le corps individuel vivant de la personne ? Comment les changements qui affectent le corps d'une personne sont-ils consignés pour tenir la bijection entre l'individu corporel temporel et l'individu nominal statique ?

La démocratie personnellement incarnée

A nouveau, chaque personne établie dans l'existence par son corps vivant unique spécifique, fait l'expérience de son indétermination existentielle dès lors que ses liens avec d'autres corps personnels vivant uniques se rompent ou se distendent. La détermination réciproque des "moi" par des "surmoi" plus ou moins cohérents et unifiés est radicalement insuffisante pour porter dans la durée temporelle la personne personnelle identifiée dans une infinité de bases de données réticulaires. Il n'y a que des "je" coordonnés dans des "nous" pour faire passer la puissance existentielle des data, en actes donnés personnels et politiques de la réalité humaine sensible.

Nous touchons ici l'essence de la démocratie sans laquelle "nous" n'existons pas ni comme humains, ni comme personnes, ni même comme individus. Un "demos" est un "nous" formé par l'objet commun d'une pluralité de "je". Les "je" réunissent librement et délibérément leur "moi" et leur "surmoi" pour former un objectif commun qui est leur fin partageable réciproquement offerte et donnée. Offerte dans un prix égal pour tous. Et donnée par une forme nominale intelligible à tous, c'est à dire un capital réel productif qui ne soit pas le capital virtuel spéculatif exclusif dont nous avons pris l'habitude par le régime de la libre circulation du capital en monnaie abstraite.

Le "cratos" est la puissance de transformation créative qui fait passer l'essence de la virtualité à l'acte ; la matière quantifiable sans forme, sans fin et sans effet à la matière qualifiée dans une personne par sa forme, sa fin particulière et son effet universel partageable. La démocratie est le régime d'existence de la réalité par quoi la matière humainement imaginée est formée, effectuée et finalisée par les relations de don et d'échange entre les corps personnels. Les data ne sont pas simplement accumulées pour déformer des consommateurs et le travail virtuel du néant mais systématiquement ordonnées à des personnes incarnées dans un corps physique par des sociétés politiques.

La vraie monnaie indexée sur les "je" qui sont en "nous"

La démocratie que nous avons perdue avec les big data libérales, qui sont non locales parce que non attribuées à des corps, est au contraire le régime de la propriété des données qui appartiennent aux personnes responsables de leur transformation les unes pour les autres. Les data de la démocratie matérialisent exclusivement l'existence des personnes en finalité les unes des autres. Les data de la démocratie sont nécessairement données à des personnes identifiées par un corps physique unique et distinct de tous les autres. La propriété personnelle des data par tous les "je" et les "nous" existant garantit leur valorisation au bénéfice de tous leurs propriétaires qui s'en trouvent effectivement responsables.

Le surmoi remplacé par les big data est un monde dont il faut parler au passé parce qu'il rend dès à présent l'existence humaine impossible. Nous sommes en pleine guerre civile mondiale entre une utopie de contrôle universel par la dématérialisation libre de toute existence donnée et une réalisation délibérative laborieuse de chaque personne par toutes. Au coeur de cette guerre est la monnaie qui est loi de transformation humaine unitaire réciproque de la quantité en qualité.

Soit la monnaie forme le prix par le consentement partagé visible des personnes libres à une même chose livrable à des corps définis et déterminés donc identifiés. Soit la monnaie matérialise une valeur en soi indépendante de tout effet d'information de finalités humaines interpersonnelles. Si l'hypothèse de la neutralité monétaire est vraie, alors les big data sont la toute puissance de ceux qui savent faire de l'argent avec de l'argent. Dans ce cas, la mécanique d'épuration du réel de toutes ces incertitudes, indéfinitions et indéterminations ira jusqu'à son terme logique informatique. Le risque de la corporéité personnelle libre de l'humain sera éradiquée.

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2017 1 02 /10 /octobre /2017 10:42

Par Pascal

La grammaire porte-t-elle l'essence du sujet parlant ?

L'intelligence animale la plus proche de la nôtre serait sans doute celle du dauphin. On n’en trouve pas à chaque coin de rue. Le poulpe non plus mais l’aquarium est moins encombrant.

Mais un élément peut vous intéresser pour vos recherches sur le langage intelligent. Les diverses grammaires du langage humain se modulent sur 3 éléments de base, sujet/verbe/objet en variant l’ordre selon les langues (SVO, VSO, etc.) :

  • « La pomme tombe » pour le verbe intransitif (SV)
  • « L’enfant mange la pomme », verbe transitif (SVO).

Il me semble que cela soit la conséquence de particularités de survie biologique. L’homme doit cerner un objet dans le décor pour le saisir avec sa main puis le porter vers la bouche pour l’estomac.

L’objet (qui devient sujet grammatical) à saisir par la main est découpé (par le processus perceptif et cérébral) dans le décor : le sujet grammatical (pomme). Puis la relation spatiotemporelle entre cet objet (sujet grammatical) est exprimée par le verbe (tomber). Parfois l’action nécessite un second objet du décor (verbe transitif). Cela donne l’objet grammatical : L’enfant (S) mange (V) la pomme (O).

Certains phénomènes comme la pluie fusionnent en une même action l’objet et le décor. La grammaire usuelle est alors inadéquate. On invente un sujet creux qui n’a qu’une nécessité grammaticale. « Il pleut ». Le pronom « il » est sujet grammatical mais ne veut rien dire. Cela vient des limites de la grammaire du langage usuel.

C’est comparable dans « Je pense ». Le « je » et la « pensée » ne font qu’un. La formule exprime surtout une contrainte grammaticale plus qu’une nécessité philosophique. C’est la grossière méprise du cogito. « Je pense donc je suis » n’a pas plus de valeur ontologique que « il pleut donc il est ». Il s’agit de sophismes grammaticaux, des pièges logiques auxquels beaucoup se font prendre.

Mais ceci reste anecdotique pour vos recherches en IA (même si c’est fondamental en ontologie de la conscience humaine). Tout ceci pour vous faire remarquer qu’un animal qui n’a pas besoin, comme l’homme, de découper cognitivement un objet dans un décor pour s’en nourrir, n’emploiera pas forcément une grammaire comparable à la nôtre.

Grammaire, verbe et nature humaine

Par dérision, j’appelle notre langage verbal « la langue de l’estomac ». Pour moi, cette langue n’est pas pertinente pour la philosophie et l’ontologie car comportant trop de travers grammaticaux. Elle est utile pour manger et d’autre actions quotidiennes mais pas pertinente pour tous les registres culturels.

D’ailleurs le grand boom des sciences depuis Newton vient surtout de la recherche d’un langage spécifique aux sciences, les mathématiques mais pas seulement.

Certains animaux ont pourtant besoin de reconnaître des formes dans les relations de prédation mais la préhension manuelle chez l’homme a selon moi développé à l’excès ce formatage grammatical ... qui se retrouve dans la pensée elle-même (et correspond probablement au fonctionnement spécialisé de notre cortex qui traite majoritairement les infos visuelles, primordiales pour notre survie).

Car même au niveau des concepts, notre mental a repris ces automatismes : le verbe « com-prendre » est révélateur. Ceci pour vous mettre en garde à l’encontre de la forte tendance humaine à reporter ces automatismes naturels humains dans nos tentatives de compréhension du monde et des autres formes de vie. Essayez d’ouvrir vos recherches sur le langage à d’autres articulations, d’autres approches, plus indépendantes de la grammaire verbale usuelle. Pas facile !

Les cétacés qui se nourrissent de plancton, par exemple, ont nettement moins besoin d’une telle grammaire. Les baleines ont une intelligence qui n’a rien à envier à la nôtre mais leur langage ne se structure probablement pas sur nos habitudes grammaticales. Pour d’autres animaux, la dominance des émotions sur le mental peut aussi y modifier fortement la structure linguistique car les émotions ne répondent pas aux mêmes logiques que le mental rationnel.
Le langage des oiseaux semble répondre à des impératifs plus émotionnels que rationnels (comme la musique humaine d’ailleurs).

Même chez l’être humain, certaines chansons sonnent merveilleusement malgré un texte lui-même resté à un stade assez débile. Certains animaux communiquent probablement plus pour partager des émotions que des infos rationnelles. Anthropocentrisme, quand tu nous tiens ...

Partager cet article
Repost0
4 avril 2017 2 04 /04 /avril /2017 17:38

La proposition de matérialiser l'empreinte écologique dans le calcul économique par la modulation des taux de TVA est puissante et concrète. Elle repose sur les principes et constats :

  1. 1. que le prix de revient à la consommation des biens et services doit provisionner le coût de régénération par produit de ce qui a été prélevé dans la nature ;

  2. 2. que le consommateur doit régler sur ses revenus le financement fiscal de l'effort nécessairement collectif à protéger le milieu naturel du bien vivre de tous ;

  3. 3. que la préservation du milieu naturel passe nécessairement par un budget public de recettes fiscales et de commandes à l'économie réelle pour investir et réparer dans des projets sur des domaines qui appartiennent aux biens communs publics collectifs ;

  4. 4. que l'économie des échanges privés entre particuliers et intérêts privés doit s'intégrer totalement sans aucune échappatoire possible dans le cadre négociable délibéré des lois, normes et actions communes publiques de préservation globale mondiale du milieu naturel.

La mutation de la TVA en impôt du bien commun naturel physique n'est rien moins que l'abandon à l'échelle de la souveraineté nationale puis de la souveraineté mondiale du non-système de pouvoir virtuel du capitalisme libéral. Si on est sincèrement et sérieusement désireux de régénérer la planète livrée au pillage libéral ainsi que nos sociétés anéanties par les intérêts oligarchiques, comment peut-on éviter un travail constitutionnel de remise à plat de l’État au moins français du vivre ensemble ?

Il faut poser objectivement la responsabilité économique politique de la nation sur le territoire naturel étatique ; lequel doit lui être attribué et reconnu par la société mondiale des nations. Il faut que les normes de protection de l'homme dans son milieu naturel de vie fassent système opératoire imposable à tout intérêt ; que les intérêts particuliers soient négociables dans une loi commune indépendante de l'économie des individus ; que la force publique de contrôle et de régulation des échanges ne soit pas financièrement capturable par un calcul économique décontextualisé de la réalité naturelle universelle.

L'enjeu est évidemment de remettre la circulation et l'accumulation du capital dans les frontières de la loi des hommes et des sociétés de nature commune. Juridiquement cela signifie que le pouvoir financier est du pouvoir judiciaire : il mesure le crédit pour émettre la liquidité monétaire de règlement des prix justes selon la loi commune professionnellement vérifiée. Le pouvoir judiciaire étant un attribut de la souveraineté ne peut pas être exercé en dehors de la personne morale d’États constitués par une même loi applicable sur un périmètre défini limité. Par conséquent, toute banque dont la prime de capitalisation n'est pas la propriété publique d'un État constitué internationalement solvable doit être mise en faillite par la constitution française.

Tout banquier doit avoir le statut de magistrat contrôlable par un organe judiciaire responsable devant le peuple souverain par un capital d'assurance fiscale. Le capital d'assurance fiscale des banquiers ne sera détenu et souscrit que par des personnes physiques qui soient citoyens de plein droit ; débiteurs de leur travail pour le bien commun et créanciers de la collectivité pour leur existence personnelle. Concrètement, le développement durable est un non sens si financé par des sociétés bancaires anonymes mais une réalité probablement vraie si financé par des compagnies (structure juridique) de citoyens ingénieux libres et responsables.

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 10:36

Non seulement le fédéralisme européen n'est pas indispensable à la mise en oeuvre de la compensation, mais la légalité européenne actuelle contenue dans la directive "Mifid" pose le cadre des chambres de compensation autonomes par rapport à l'ordre politique national et international. L'algorithme de compensation keynésienne commenté sur ce blog a juste besoin d'une société politique réelle pour faire tenir un état civil des personnes physiques et morales physiquement reconnaissables en justification et en authentification du cadastre financier de tous les actifs compensables. Un point critique, mais qui n'est pas un obstacle dans les pratiques monétaires et bancaires actuelles, est la renonciation aux espèces physiques de manière à garantir le traçage de la responsabilité des acheteurs et le paiement systématique de la prime fiscale d'assurance du droit des personnes.

Dans la terminologie du bancor et de la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, le principe appliqué dans le moteur de compensation est celui de l'assurance des personnes physiques par la liquidité monétaire des transactions anticipées par le crédit. L'algorithme de compensation induit la modélisation des anticipations de crédit dans leurs garanties par le capital couvert par des options publiques de change de nature fiscale à l'intérieur de l'espace de compensation et de nature cambiaire à l'extérieur de l'espace de compensation. Autrement dit les primes de change qui sont captées par des intérêts privés dans le régime monétaire actuel deviennent publiques et partageables entre les banques responsables de l'allocation du crédit et les États responsables de la stabilité interne et externe de la liquidité.

La compensation keynésienne fonctionne comme une assurance de la démocratie par la publicité du marché des changes qui produit à la fois une transparence cambiaire internationale, une garantie calculable consolidée du crédit bancaire et un prix libre de l'efficacité politique à générer la liquidité financière de la croissance du bien-être. Dans un marché des changes public inter-étatique, la dévaluation d'une parité signale la démagogie des objectifs politiques ou les défauts économiques de leur mise en œuvre. Par la parité monétaire inter-étatique plutôt qu'interbancaire, le citoyen dispose d'une évaluation objective universelle de l'efficience économique de la politique assumée par des personnes responsables. Par ailleurs, la monnaie dont la liquidité est assurée par le marché des changes public garantit le financement de l'intérêt général par des citoyens, lesquels sont dissociables de leurs intérêts particuliers intégralement déposés dans le cadastre financier.

Partager cet article
Repost0

Retrouver

Pierre Sarton du Jonchay
chez

Le Blog de Paul Jorion

 

Pierre Sarton du Jonchay

CapitalCreditMonnaieCouverture.jpg

Catégories

Pierre Sarton du Jonchay

Atlantico.fr

LinkedIn

Viadeo