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23 octobre 2019 3 23 /10 /octobre /2019 10:27

La finance réelle assurée par la souveraineté monétaire

Pascal Canfin a d'excellentes intuitions mais qu'il faut alors traduire en normes et pratiques financières effectives et contrôlables par la Loi des États souverains. Ainsi le calcul des fonds propres bancaires nécessaires à la couverture de tous les risques portés dans les bilans bancaires, ne doit pas être régi par des modèles et procédures internes aux banques mais par des compagnies d'assurance indépendantes des banques dont le capital soit la propriété des États représentants les citoyens travailleurs, investisseurs, épargnants, entrepreneurs et consommateurs qui protègent et préservent effectivement les milieux naturels par leurs modes de vie et d'action.

Assurer le capital par la loi et les normes de biens communs

La fonction des compagnies d'assurance à capital public est de traduire les lois et normes juridiques en normes techniques dont l'application et l'efficience soit la condition d'octroi de financements par les banques. Le capital des compagnies d'assurance est investi dans l'économie réelle afin que l'actionnariat des entreprises réelles ait un pouvoir et une responsabilité effective de vérifier l'efficacité et l'effectivité des normes de protection des milieux naturels. Les actionnaires assureurs écologiques de l'économie réelle ont un capital personnel coté sur le marché des primes d'assurance : la fiscalité des bénéfices est proportionnelle à la prime d'assurance des actionnaires assureurs de façon à ce que les ressources publiques croissent à proportion des risques que les entreprises font courir aux milieux naturels.

Les collectivités publiques et collectifs de citoyens sont acheteurs du capital assurantiel des actionnaires d'assurance du milieu naturel. Les États souverains réinvestissent les ressources fiscales prélevées sur les bénéfices réels dans les compagnies d'assurance et sur les actionnaires d'assurance. Un marché des changes public régulé par des fédérations d’États encadre et contrôle la circulation du capital entre les États et les collectivités publiques. Les parités de change et les primes de change entre États ont une fonction d'équilibrage fiscal des masses monétaires de façon à polariser les flux de capitaux vers les territoires les plus déficients en préservation du capital naturel réel.

Capital financier garanti en capital humain et en capital naturel

Dans une telle économie financière écologique, le besoin de couverture en fonds propres des bilans bancaires est calculé objectivement selon les primes de capital écologique immobilisées par les assureurs dans l'économie réelle. Évidemment, une double délimitation vient structurer l'espace financier qui n'existe pas actuellement : l'indexation des parités de change monétaire par la souveraineté des États qui votent, appliquent et financent les normes de capitalisation écologique de l'économie réelle ; la séparation absolue du capital bancaire et du capital assurantiel par l'interdiction faite aux banquiers et aux assureurs de se racheter leur capital ou de se faire crédit.

Le capital qui couvre les risques de crédit et le capital qui couvrent les risques de la vie humaine sociale et politique dans un milieu sain ne peut pas être détenu par des personnes morales à but lucratif. La raison en est simplissime : si la rentabilité d'un investissement est dans l'argent gagné coûte que coûte, alors tous les critères de la valeur ajoutée réelle pour l'humanité réelle sont éliminés dans les modèles d'anticipation de prix et de volume par des artifices juridiques interdisant l'identification des responsabilités personnelles physiques des bénéficiaires réels du capital. La rentabilité financière nominale est calculée pour quelques-uns indépendamment des pertes réelles infligées à tous.

Titrisation et dépôt des biens communs sous-jacents aux actifs financiers

Pour que les lois qui protègent les personnes physiques par les socialités et pour que les normes qui définissent les biens pour toute personne, soient discutables et vérifiables objectivement dans les crédits qu'elles induisent et dans les primes d'assurance qu'elles impliquent, il faut utiliser la technique financière de la titrisation et du dépôt. La titrisation réunit des textes juridiques ou normatifs sous un même titre formant un objet financier auquel on puisse attribuer un prix selon le degré de sécurité ou d'assurance qu'il apporte à un engagement de crédit entre un prêteur et un emprunteur. Le dépôt consiste à associer publiquement et ouvertement un titre à des textes sous un même objet que la subjectivité personnelle collective puisse à la fois offrir et demander.

La titrisation et le dépôt des objets possibles de prix selon une loi et un gouvernement commun à une même société politique détermine et définit les actifs financiers. La dénomination centralisée et documentée des actifs financiers a pour but d'objectiver la valeur positive dans l'obligation d'appliquer les lois et les normes d'une souveraineté politique identifiable. Autrement dit, le cadastre financier établit la propriété financière des actifs financiers comme la responsabilité du prix positif d'un actif négociable à la condition d'une conformité de l'usage aux lois et aux normes communes. La souveraineté est le pouvoir politique collectif de vérifier concrètement l'impossibilité d'un prix positif à quelque chose qui n'existe pas pour la communauté ou qui soit une destruction nette de capital communautaire.

Responsabilité sociale écologique des propriétaires financiers

Le cadastre financier est la preuve d'existence de l'état de droit par l'économie de marché. Sans cadastre financier, la loi et la norme qui instaurent la responsabilité du sujet dans la chose n'ont aucune efficience économique. Si l'objet du crédit n'est pas cadastré, il n'est pas possible d'identifier l'autorité politique qui instaure et garantit l'économie de la valeur positive entre les personnes physiques solidaires par leurs biens communs dans un même milieu naturel bénéfique à tous. Si l'objet du crédit n'est pas cadastré, le prix positif n'est pas intelligiblement opposable au prix négatif : le capital réel n'est plus mesurable en garantie effective des créances de ceux qui prêtent leur travail et leurs biens réels à la société politique contre l'assurance de leur dignité et de leur bien être au présent et au futur.

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16 juillet 2019 2 16 /07 /juillet /2019 11:42
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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 14:59

Ce texte développe le volet monétaire de la thèse de Paul Jorion et Vincent Burnand-Galpin : La gratuité, contre la logique économique ?

La gratuité condition de la réalisation humaine du marché

La gratuité est une nécessité de l'existence civilisée entre citoyens égaux et solidaires par une loi et une réalité communes. Ce qui doit être gratuit, c'est le droit d'exister avec les mêmes obligations et les mêmes contraintes physiques que n'importe qui d'autre quelle que soit sa manière et sa façon d'exister. Depuis Aristote nous savons qu'économiquement la gratuité d'existence signifie que tout échange de réalité commune bonne et positive est régie par l'équivalence universelle de la chose au prix. Le prix manifeste un bien dans les limites du monde physique si et seulement si le bien est nommé de la même façon et valorisé par le même prix dans un même marché où tous les transacteurs effectifs ou potentiels ont la même possibilité d'accès à la réalité physique du bien échangé.

La gratuité d'un quelconque bien revient alors à poser l'obligation de toute la communauté humaine physiquement présente sur un marché défini de livrer la réalité quantitative et qualitative du bien à tout individu participant de la communauté indépendamment de son travail effectif direct à la production dudit bien. La gratuité n'est pas la négation de la production nécessaire de ce qui a un prix dans la communauté mais la livraison garantie du bien concret qui satisfasse un besoin vital même si le bénéficiaire ne participe pas directement à sa production. Le prix d'un bien gratuit ne dépend plus nécessairement du prix du travail de celui qui en bénéficie. Donc un bien gratuit engage le travail de production et de livraison de la communauté à la place du travail du bénéficiaire qui n'est plus une condition d'accès aux biens vitaux.

Assurer l'existence des personnes par la promotion du travail

La gratuité d'un bien en économie réelle signifie la mutualisation sur la communauté de son coût en travail indépendamment du prix attribué au travail éventuel du consommateur bénéficiaire. A l'échelle du marché ou s'instaure la gratuité d'un bien, il faut que le prix du travail nécessaire à sa production soit calculé et réglé indépendamment du travail et des revenus du bénéficiaire assuré. C'est là l'une des raisons d'être fondamentale de la fiscalité sur les prix et revenus réglés et versés dans un marché réel et concret d'une communauté humaine incarnée. La gratuité est nécessairement financée par la fiscalité à finalité redistributive : le prix de revient de tout bien dont certains soient gratuits doit être systématiquement majoré par la taxation de tous les revenus du travail effectif afin de compenser et financer le travail non effectué par les bénéficiaires de la gratuité.

La gratuité est économiquement une compensation de la quantité consommée indépendamment du travail effectué, par le prix de tout ce qui est produit par ceux qui travaillent gratuitement sans attendre de contrepartie physique pour eux-mêmes. Les biens et services gratuits ne sont pas consommables s'ils ne sont pas produits. La communauté est garante de la gratuité de certains biens pour les personnes qui n'en peuvent le prix, si elle achète par elle-même sur ses ressources propres à ceux qui travaillent et produisent effectivement les biens rendus gratuits. La gratuité implique un calcul économique de mise en équivalence réelle d'un droit universel à l'existence par certains biens définis, avec le prix du travail effectivement nécessaire à la production desdits biens.

La raison d'être de la monnaie dans l'existence gratuite du citoyen

La gratuité signifie que le prix d'un bien n'est pas seulement une évaluation du travail qu'il contient mais aussi de la réalisation de la justice entre des personnes individualisées qui n'effectuent pas concrètement le même travail. L'équité entre les individus est également la justice à l'intérieur de la personne qui existe gratuitement par le choix d'une communauté humaine qui s'y engage effectivement et réellement. Il apparaît alors que la gratuité n'est pas pensable ni calculable sans le recours à la monnaie qui quantifie le prix de la réalité effective par le travail qui fait exister, et par la morale qui produit le bien par la communauté effective d'existence. Quand Aristote parle de la monnaie comme d'une réserve de valeur qui compte et règle le prix réel des biens, il pose la matière d'une métaphysique calculable de la démocratie comme régime d'égalité possible des citoyens à tous exister par la même loi les uns par rapport aux autres.

La gratuité a donc un prix qui impose le calcul monétaire à l'intérieur d'un même marché circonscrit par une démocratie. La symétrisation monétaire du marché à une communauté de bien par la cité, c'est à dire aujourd'hui par la commune, établit la condition de possibilité d'une fiscalité qui finance et assure la gratuité universelle réelle de l'existence. La fiscalité redistributive n'est pas calculable ni juridiquement ni économiquement si le marché n'est pas délimité par l'unité monétaire qui rende les travailleurs solidaires des consommateurs par une représentation commune de leurs biens et de leurs droits. La fiscalité n'est pas juridiquement efficiente ni économiquement efficace si elle ne s'applique pas à tous les biens échangés sur un marché y compris le capital et le crédit qui accumulent et valorisent le travail dans le temps et dans l'espace de la commune.

La monnaie localise la réalité du crédit entre personnes physiques

L'effectuation de la gratuité est l'instauration d'une commune dans une société par une monnaie. La commune mutualise le travail d'assurance de l'existence de tous. Si tous les échanges qui réalisent le prix demandé des travaux livrés sont tracés dans la monnaie communale, il est alors possible de calculer et de prélever la fraction de chaque revenu qui doit être redistribuée en nature et gratuitement aux personnes qui ne peuvent ou ne savent en accumuler tout le prix. Pour que le revenu mis en commun ne s'échappe pas hors de la communauté au profit de la cupidité individualiste, la monnaie locale qui matérialise le capital de solidarité communale doit être inconvertible en monnaie extérieure sans passer par la chambre communale de compensation de toutes les dettes et prix. Ainsi devient-il impossible d'exporter un revenu à l'extérieur de la communauté sans s'acquitter de la prime fiscale qui règle le prix d'assurance de toute existence individuelle par la production solidaire des biens.

La matérialisation d'une solidarité communale par une même monnaie exclusivement convertible par un marché public des changes est aussi la possibilité pratique libre de l'individualisme cupide. Si la monnaie communale est exclusivement digitale et comptabilisée sous le contrôle d'une magistrature communale exclusivement rémunérée par la fiscalité, alors tout paiement effectué par un autre moyen que la monnaie scripturale locale exclut l'acheteur d'un bien ou le créancier en monnaie extérieure de la garantie communale d'existence attachée à la chose ou à son prix. L'accès par une monnaie extérieure au superflu offert par la commune moyennant la réalité effective de la communauté d'existence, n'est concrètement possible que par le paiement d'une prime fiscale de change qui vient financer la gratuité domestique des biens vitaux.

Actualité du paradigme monétaire keynésien

Le paradigme économique de la capitalisation du travail subordonnée à la gratuité des biens vitaux est la chambre de compensation keynésienne multinationale du crédit. Ce paradigme est applicable immédiatement si quelques États de droit recouvrent leur souveraineté monétaire en nationalisant leur marché des changes, du crédit, du capital et du travail et en délégant à leurs communes et fédérations de communes la gestion de l'émission monétaire en unité de compte locale. La compensation publique nationale et internationale des primes de convertibilité des prix entre masses monétaires locales permet alors de financer la gratuité de l'existence humaine par le système de la mutualisation fiscale de la loi égale pour tous entre les démocraties.

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13 octobre 2017 5 13 /10 /octobre /2017 08:18

Par Jean-Luce Morlie

J’ajuste d’abord mon vocabulaire, en distinguant la gratuité de la reconnaissance mise en avant par Michel.

Gratuité instrumentale et gratuité vraie

La gratuité-instrumentale se manifeste dans la redistribution. A l’opposé, la gratuité-vraie se manifesterait dans la liberté du don, et la possibilité de reconnaissance au sens évoqué par Michel.

La gratuité instrumentale est associée au prix des choses redistribuées, et à une valeur (morale) : laquelle est précisément l’hypocrisie qui consiste à prendre d’un côté pour redonner de l’autre pour accumuler du capital symbolique, lequel sera à son tour monnayable (je reprends Michel et la logique démontée par Bourdieu).

Le don, la gratuité vraie est en dehors d’un calcul du prix et sa valeur est la reconnaissance de la liberté de l’autre à réciproquer de façon ternaire envers la collectivité en participant à la création du nouveau bien commun (il me semble m’inscrire dans la logique de Dominique Temple). Pour le redire autrement, le point décisif séparant les deux formes de gratuité est que la gratuité vraie est quitte de toute instrumentalisation hypocrite et de retour aux prix.

Par ailleurs, je ne pense pas qu’il faille anticiper une société idéale « religieuse » ou sociocratique pour avancer dans cette direction, mais bien sûr, des pratiques sociocratiques peuvent contribuer à construire un climat général de reconnaissance. Je pense, et davantage encore depuis la perspective robotique, que le travail peut se transformer en œuvre - a tout niveau et type d’activité , et que l’activité « d’oeuvrier » (ouvrier) trouve déjà récompense en elle-même, même si bien sûr, il est encore meilleur que l’œuvre soit reconnue.

Afin de préciser, je vais avancer par étapes, et, au fil des réponses en plusieurs « post ».

Conditions de la gratuité

L’objectif est de bien peser les concepts afin de proposer des modalités pratiques pour la mise en œuvre de la gratuité vraie dans la construction du bien nouveau commun. Sur ce point, je pense que la « gratuité de l’essentiel », telle que proposée par Paul, contient un « vice de forme » qui ne fera que renforcer la subordination des dominés dans le travail donnant accès au superflu. Paul ne propose pas, en effet, d’instituer parallèlement des espaces concrets dans lesquels les groupes dominés pourront exercer leur capacité collective à construire le nouveau bien commun gratuit. Dans la perspective de Michel, je dirai que cette forme de gratuité prive les dominés de leur capacité à être reconnus autrement que par à nouveau un lien de subordination dans les dispositifs de production du superflu.

Partant, il y a tout lieu de penser et de prévoir que la gratuité de l’essentiel, obtenue par simple redistribution, reproduira et accentuera les inégalités. Je pense par contre, que nous pouvons réunir les conditions du don dans des sphères de plus en plus étendue de proximité pour lesquelles l'échange se situe hors d’un calcul du prix. Je ne sais pas s’il serait raisonnable d’attribuer un prix nul ou négatif aux actes entraînant une reconnaissance symbolique, de façon à comptabiliser le symbolique dans l’économie. Faut-il « économétriser » le bonheur, la joie de vivre ? Mais je comprends qu’il y ait matière à questions concrètes.

Par exemple, si je crois utile de concevoir qu’il faille séparer les activités d’échange matériel qui relèveraient du don et de l’échange symbolique, des activités économiques demandant la fixation d’un prix, il y a des situations intermédiaires. Par exemple, une commune rurale pourrait se doter d’une coopérative municipale( accueillant les dons de tous terrains, travail, machines, locaux, etc.) et cultivant bénévolement des céréales et produisant le pain gratuit pour tous les habitants de la commune. Par contre un quartier urbain devrait acheter des céréales pour créer une boulangerie municipale, et dans ce cas le circuit de réciprocité symbolique étant « trop long », ces céréales-là devraient avoir un prix.

Voici encore trois préalables :

Le nouveau bien commun

Le nouveau bien commun va au-delà des biens communs de la nature ; c’est le milieu naturel de l’humanisation, la sécurité, la beauté, la joie, etc. Concrètement, l’harmonie des paysages, par l’agriculture, celle des rues par l’architecture, la sérénité des villes par le plaisir d’y vivre de leurs habitants, la disponibilité du savoir sont entre autres l’objectif du nouveau bien commun.

Réalisé socialement

Paul semble assumer, selon ses mots, l’idée que la gratuité de l’essentiel permet de soustraire l’effet du patrimoine et du capital culturel et social de l’expression des inégalités naturelles justifiant l’accès au superflu. A mon sens, il est nécessaire de penser « l’inégalité naturelle » en termes de groupes sociaux. Pour faire court, comme il y a autant d’idiots chez les dominés que chez les dominants, les « inégalités naturelles » n’entrent pas en ligne de compte dans la capacité des groupes sociaux à produire le nouveau bien commun.

Construction du nouveau bien commun

Il s’agit bien entendu d’un processus avançant par étapes et selon divers niveaux d’organisation sociale, il dépend de l’auto-apprentissage par les dominés à accroître leur capacité d’action collective sur les conditions qui leur sont faites. Le temps de travail nécessaire, libéré par les robots, permet précisément d’exercer cette faculté d’auto-apprentissage. Curieusement nous libérons les capacités d’auto-apprentissage des robots, mais négligeons de créer les conditions d’auto-évolution des hommes robotisés par les formes antérieures archaïques du travail.

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2 septembre 2017 6 02 /09 /septembre /2017 10:56
Capitalismes et inégalités : quels outils pour mieux comprendre ?

Commentaire au billet de Madeleine Théodore sur le Blog de Paul Jorion.

Le capitalisme libéral fabrique la misère en fixant des règles comptables qui ne certifient que la croissance nette du capital au bénéfice des propriétaires nominaux du capital. Cet angle de vue a pour « intérêt » d’indiquer directement et explicitement aux créanciers du capital la part de la valeur ajoutée calculée d’entreprise qu’ils peuvent revendiquer en rémunération immédiate de la liquidité monétaire « prêtée » à la communauté de travail d’entreprise, à ses fournisseurs et à la société de droits qui permet l’entreprise et le calcul de la valeur ajoutée.

Le capitalisme libéral est une gnose simple et directe pour expliquer aux gens que leur bonheur dépend exclusivement du solde comptable inscrit sur leur compte en banque. Le pouvoir d’achat individuel ne dépend pas d’une quelconque production objective par un travail personnel efficient et effectif mais bien d’un calcul mystérieusement efficace du banquier qui a financé des actionnaires ; qui ont financé des entrepreneurs ; qui ont « créé » de la valeur. La valeur existe en soi par un solde bancaire créditeur non rattachable à un capital concret effectivement transformé par des gens qui travaillent à ce qu’ils désirent et touchent.

La focalisation du calcul de rentabilité des entreprises sur le bénéfice net du propriétaire du capital plutôt que sur la valeur ajoutée spécifique du travail dans le chiffre d’affaires a un motif pratique et une utilité politique. En pratique, il n’y a pas de règle absolue pour séparer le prix du travail du prix des matières dans les achats et dans la production de l’entreprise. De fait, la décomposition transactionnelle de chaque prix s’établit par un rapport de force entre chef d’entreprise et salariés pour la valeur ajoutée d’entreprise ; entre chef d’entreprise et fournisseurs pour le prix des intrants ; entre propriétaires du capital et puissance de l’État de droit pour le contexte et les critères de négociation des forces relatives engagées dans le partage de la valeur ajoutée de chaque production rentable.

L’utilité politique d’un débat public polarisé sur la seule rentabilité du capital nominal en garantie de la solvabilité liquide d’entreprise, est d’effacer dans la conscience des citoyens-consommateurs-travailleurs les prémisses du calcul de répartition de la valeur ajoutée. Les conditions du rapport de force qui fixe le prix collectif du Droit, le prix des ressources naturelles et les prix du travail de production effective sont le point de départ du procès de répartition de la valeur ajoutée. Quand en toute fin du procès, vient le calcul du solde d’exploitation brute de l’entreprise, plus personne ne peut se souvenir du détail des argumentaires de négociation des salaires et des prix de chaque transaction intermédiaire.

Précisons que le capitalisme pose la spécificité et la nécessité du facteur capital dans le procès de répartition de la valeur ajoutée par les prix. C’est la pratique du capitalisme libéral qui exclut de fait le travail des facteurs nécessaires de la valeur ajoutée finale qui n’aurait plus vraiment besoin pour exister réellement de la valeur formelle et matérielle intermédiaire du travail. Le libéralisme économique oublie délibérément le temps laborieux qui passe pour ne considérer que la marge nette de l’actionnaire propriétaire du capital. La société politique et le droit des gens qui sont à l’origine du calcul possible de la valeur ajoutée réaliste sont refoulés dans un inconscient non transformable. La raison des personnes qui se parlent ne dit plus rien.

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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 17:09

La construction du mouvement "Podemos" en Espagne s'appuie sur un diagnostic d'économie politique produit par deux universitaires espagnols reconnus et réputés. Le "projet économique pour les gens" propose une vision keynésienne de l'économie politique afin d'échapper à l'effondrement de la civilisation provoqué par la globalisation de la technocratie libérale. "Podemos" suggère qu'il soit impossible de penser une économie des gens sans organiser la démocratie entre les citoyens et les peuples. Cette étude veut montrer que la théorie de la démocratie économique existe en pleine cohérence avec l'expérience et le sens communs. Les techniques actuelles d'économie numérique permettent la mise en oeuvre du modèle keynésien de la monnaie multinationale publique contre la ploutocratie financière.

Après sept ans d'agonie monétaire et financière consécutive au krach des subprimes, la démocratie réémerge en Espagne par la mobilisation des citoyens. Les gens de base se regroupent pour reconstruire les services du vivre ensemble délaissés sous l'empire européen du libéralisme spéculatif en monnaie virtuelle. Le mouvement “Podemos” organise la discussion de l'économie politique à reconstruire sur les ruines de l'économie non régulable par l'intérêt général public. Les réformes demandées par Podemos visent à rétablir la finalité des échanges dans le plein emploi de l'offre de travail au financement de la croissance économique de la société politique du bien commun.

La présente analyse veut montrer que la régulation du crédit, de l'épargne et de la liquidité bancaire est réalisable au service des gens par un vrai marché de titrisation du travail ; c'est à dire par un marché du travail politique, entrepreneurial, bancaire et assurantiel, engagé par les citoyens dans des sociétés qui les rendent effectivement solidaires. Les réseaux sociaux numériques en développement constituent l'espace de négociation de toutes les espèces de travail à l'origine des biens demandés par la société civile. Face à la modélisation numérique de l'économie réelle des échanges, l'actuelle monnaie bancaire issue du réseau financier global virtuel n'est adossée à aucune mesure intelligible de la réalité attendue par les gens.

Pour que la rationalité économique retrouve ses fondements réels dans la démocratie, le crédit en monnaie doit être réconciliable au crédit rémunérant le travail. L'offre bancaire de crédit doit égaler strictement la demande de services exprimable par le travail des citoyens personnellement responsables de leurs États communs de droit. Le marché de la monnaie véritable que Podemos revendique est un marché de la titrisation du travail par la puissance publique du bien commun. La société civile refondée par Podemos est aujourd'hui en mesure de reconstruire une économie humaine sociale objective au milieu du vide conceptuel simulé par les élites politiques et financières actuellement au pouvoir.

 

Pas d'économie objective sans démocratie

"Podemos" est un mouvement émergent de la politique espagnole enregistré en mars 2014 comme parti pour offrir une alternative démocrate au Parti Socialiste Ouvrier Espagnol et au Parti Populaire. Le PSOE et le PP qui gouvernent l'Espagne en alternance depuis 1978 ont renoncé à une économie au service de la démocratie. Podemos a obtenu d'emblée 8% des voix aux élections européennes et se trouve en tête des intentions de vote pour les législatives espagnoles de 2015. Les initiateurs de Podemos récusent le libéralisme économique du PSOE et du PP actuellement au pouvoir. Le mouvement se construit en mode participatif sur l'objectif de remettre le système économique de l'Espagne au service du vivre ensemble. En novembre 2014, Podemos a publié un "projet économique pour les gens" afin d'établir une base de discussion des réformes économiques, sociales et politiques qui seront proposées aux suffrages législatifs des Espagnols.

La plateforme de débat économique de Podemos a été établie par deux professeurs d'économie politique d'orientation sociale démocrate, Vicenç Navarro et Juan Torres López. Ils posent le constat de la mise en faillite de l’État de droit par le système apolitique de la monnaie unique européenne ; une monnaie conçue pour soustraire l'économie au contrôle de la démocratie dans le contexte de la globalisation financière et commerciale. La politique des socialistes puis du Partido Popular après la disparition de la liquidité financière depuis 2008, a consisté comme partout ailleurs à renflouer les banques par la dette publique puis à réduire la part des dépenses publiques dans l'économie pour freiner la croissance de la dette. Alors que le chômage a triplé en 6 ans, que les revenus salariaux se sont effondrés, le gouvernement espagnol réduit les services publics et les prestations de solidarité sociale. La politique monétaire et financière de la zone euro contraint l'Espagne à détourner son économie du bien-être pour rembourser des dettes qui n'ont jamais financé une croissance bénéfique à tous les Espagnols. Une partie substantielle du peuple espagnol a été renvoyée à son niveau de vie des années cinquante.

Podemos constate que l'Espagne est dépossédée de son activité économique au profit de créanciers extérieurs, parmi lesquels les Espagnols les plus riches désolidarisés de leurs concitoyens par le régime libéral de la zone euro. Le principe même du marché européen unique de libre circulation du capital financier permet de produire et d'investir en Espagne hors des lois voulues par les citoyens et sans contribuer par la fiscalité aux charges et dépenses communes de l’État de droit espagnol. L'égalité des droits et la solidarité minimale du vivre ensemble n'ont plus cours en Espagne par nécessité de l'euro détaché des États de droit. Les États dépossédés du contrôle de la monnaie sont dans l'incapacité de réguler le crédit et les revenus par la levée des impôts. L'euro produit une dénationalisation déshumanisante du pouvoir de la loi au profit des entreprises et du capital extérieurs à la citoyenneté. Il n'y a plus d'économie en Espagne par l'existence même d'un système européen interdisant la délibération politique des lois applicables à la production et à la consommation. L'économie est réduite au service exclusif des propriétaires du capital financier virtuel aux dépens des droits du travail et de la société politique.

Politique de l'économie au service des gens

Sous l'angle de l'économie du bien commun, la réalité espagnole est corrompue par une liberté absolue des investisseurs et dirigeants de l'économie financière. Non seulement les équilibres sociaux spécifiques de la démocratie sont anéantis mais la solvabilité des banques et de l’État espagnols ne peuvent plus être calculés dans le contexte de l'euro. La suppression des frontières monétaires, financières et juridiques par la monnaie unique induit la captation systématique des efforts nationaux de redressement par des intérêts non nationaux. Focalisant leur diagnostic sur l'économie espagnole, les économistes de Podemos signalent que la liquidation de la réalité de l’État de droit en Espagne n'est nullement rattrapée par l'action d'un gouvernement de la zone euro. Le capital en euro circule par la seule force de l'intérêt financier privé en dehors de toute formation d'un intérêt européen par une communauté publique véritable. Aucun pouvoir politique n'a plus dans la zone euro la capacité financière de réguler le calcul financier du crédit. Le système financier auto-référencé de l'euro ignore absolument l'équilibre économique réel du travail, du crédit et du capital des citoyens à l'intérieur des pays et entre les pays membres.

Le "projet économique pour les gens" est la première analyse d'un mouvement de révolte politique populaire pointant la cause de l'impasse actuelle du capitalisme libéral dans l'absence de gouvernance démocratique du crédit et de la monnaie. Toutes les propositions de Podemos visent à remettre l'économie au service des gens par la régulation politique de la finance. Toutes les propositions tendent à forcer pratiquement l'utilisation des dépôts et de l'épargne au financement d'un équilibre entre production et revenus du travail. Autrement dit, la consommation des gens devrait se financer par le travail des gens plutôt que par un endettement et un déficit d'échanges extérieurs. Podemos demande un vrai marché du travail où les gens puissent négocier leurs revenus aux prix de ce qu'ils demandent par leur production effective et par leurs intentions mesurables en épargne. Un vrai marché du travail engendrerait l'offre des objets d'investissement qui répondent à l'épargne des revenus du travail. Podemos proclame le droit au crédit qui soit la mesure juste du travail actuel et futur engagé par les gens pour satisfaire leurs besoins.

Sur le fond, les économistes de Podemos réclament une réintégration de l'économie dans la règle politique. Le marché financier réglé par la politique signifie que la monnaie négocie des prix entre les citoyens qui tous travaillent, entreprennent, épargnent, consomment et investissent. Pour que les revenus escomptés du travail soient mesurables en crédit bancaire, il ne faut pas que les besoins des gens et le travail nécessaire pour les satisfaire soient définis par des spéculations financières. L'épargne ne peut pas être une abstraction financière déconnectée de l'économie réelle des projets humains. Le financement de la demande des citoyens par le travail des citoyens implique que l'équilibre des prix entre l'offre et la demande de crédit soit déterminé par l'équilibre des finances publiques entre l'offre et la demande de droits civiques ; et que l'équilibre juste de la distribution des revenus de production des biens et services ne soit pas déterminé entre les seuls détenteurs de capital mais entre tous les citoyens qui définissent, transforment et emploient le capital.

Les quatre degrés du travail dans le capital

Le système économique réclamé par Podemos est un capitalisme du travail producteur de la satisfaction des gens en lieu et place d'un capitalisme de la monnaie financière apolitique. Une capitalisation de la demande des gens en travail implique que la monnaie ne soit pas émise par des comités secrets de banquiers mais par un marché de tous les acteurs économiques de la citoyenneté. Le règlement des biens en monnaie doit rendre compte publiquement à la société civile des prix réels de tous les services qu'elle est apte à commander et exécuter. La transparence économique et politique du marché requiert alors quatre degrés différenciés de négociation de l'équilibre des prix. Le premier degré est celui de l'entreprise entre l'offre de travail de chaque citoyen et la demande collectivisée par le gouvernement d'entreprise. L'entreprise est le lieu du calcul économique de toutes les demandes de productions des citoyens en travail, épargne, investissement et assurance.

Dans l'économie de la démocratie, l'entreprise est représentable en titre de capital négociable contre monnaie à la condition de se constituer en sociétés d'intermédiation des objectifs mis en communs. Un enchaînement d'objectifs communs est une entreprise. Mettre en commun des moyens de réalisation collective d'objectifs communs est un second type d'entreprise. Mettre en commun le prix des lois réglant des objectifs communs est une entreprise d'entreprises. Ces trois types d'entreprise sont contenues dans l'entreprise politique qui fédère le travail des citoyens dans l'appréciation de leur demande collective par une même monnaie. Les trois équilibres actuellement détruits des prix du crédit, du capital et de l'assurance du système de l'économie des gens sont réparables dans une économie efficiente à la condition du plein emploi de la demande de travail. La négociation fondatrice de tous les équilibres de l'économie est la combinaison des facteurs de travail à l'intérieur de chaque entreprise et entre les entreprises réunies d'une même politique de production finale.

L'existence effective d'un bien à un certain prix réglé par l'acheteur est nécessairement une combinaison d’œuvres au quatre degrés de nécessité du travail : la transformation de la matière, l'entreprise, la capitalisation du prix et la délibération du règlement des biens en comptabilité de loi commune. Le système libéral, dont Podemos constate la défaillance du point de vue de la démocratie comme de l'économie réelle, est une théorie libérée de la réalité objective du citoyen. L'entreprise est réduite à la spéculation du seul travail financier sur la comptabilité du capital, lequel est défini en fonction du pouvoir d'achat d'un consommateur dont la citoyenneté est niée. Le consommateur libéral est un moteur de transformation mécanique du capital en monnaie. Le capital libéral est monétisé hors de ses causes dans le travail de délibération des biens, dans le travail de coordination des citoyens, et dans le travail d'assurance de la réalité des droits du citoyen. La finalité de l'entreprise libérale n'est pas décomposable ; elle n'a de réalité que dans la croissance du capital en monnaie nominale abstraite de toute loi réelle.

Le crédit véritable indexé sur la rentabilité du travail

Pour qu'une production soit engagée au bénéfice de tous ses contributeurs, il faut nécessairement un accord de prix sur chaque œuvre de travail entre toutes les entreprises pour que le prix de revient final soit inférieur ou égal au paiement en monnaie de l'acheteur final ; lequel acheteur final a nécessairement obtenu la rémunération de sa quote-part d’œuvre du travail commun. Un accord de prix réel est aussi une identification concertée de tous les objets d’œuvre nécessaires à l'existence effective du bien final. Le marché du travail efficient est donc à la fois une confrontation des libertés individuelles et une organisation des coopérations qui mutualisent le risque économique objectif. Le risque objectif est la possibilité d'une offre effective inadéquate, entre toutes les entreprises mobilisées dans la livraison des biens servis à des citoyens qui sont des consommateurs. Par entreprise vendeuse d'emploi, il faut entendre toute société de coopération mutuelle dont le capital ait pour finalité de garantir les droits du travail rentable ; c'est à dire le travail dont les fruits promis sont anticipés par le crédit qui comptabilise l'investissement ; lequel investissement a pour finalité d'assurer la pérennité de la communauté de production à servir la demande réelle effective des citoyens.

La rentabilité n'est rien d'autre en économie réelle que l'efficacité du travail à satisfaire la demande monétisée du consommateur citoyen. La rentabilité définie en travail intègre en soi-même la rationalité économique dans la contrainte de stabilité financière. La rentabilité libérale est au contraire une spéculation financière sur la déstabilisation d'un système dépourvu d'obligation de travail. La crise mondiale de la dette dont l'Espagne est l'une des victimes expiatoires n'est rien d'autre que la liberté des entreprises hors sol (off shore) d'emprunter sans acheter le travail au prix des biens où le travail est prêt à les acheter. Le capital financier est comptabilisé par des banques sur des prêts qui ne sont pas adossés au prix réel d'un travail effectuable par des citoyens incarnés. Ce capital est en nature une dette fictionnelle que personne ne remboursera. Le système de la libre circulation du capital entre des sociétés sans États de droit n'a pas d'autre finalité que d'autoriser des pseudo-élites à emprunter des richesses sans jamais les produire ni les rembourser. L'actuel système mondial de la finance déterritorialisée engendre une économie non proportionnable à la réalité des gens libres.

La première étape d'un processus rationnel réaliste de négociation marchande des prix des biens à produire se déroule nécessairement à l'intérieur des entreprises et entre les entreprises qui rémunèrent le travail ; à l'intérieur des entreprises pour construire l'offre, et entre les entreprises pour agréger la demande. Pour qu'un crédit en monnaie réglant l'achat d'un citoyen consommateur soit réparti entre tous les citoyens organisés en entreprises, il faut des entreprises spécifiques de régulation des échanges par des lois communes. Les entreprises d'assurance de la réalité effective des biens par le Droit sont les États souverains et les associations de souveraineté. En structurant tous les principes d'organisation économique par les degrés locaux, nationaux, européen et mondial de l’État de droit, Podemos rétablit la condition démocratique de possibilité d'un ordre économique réel.

Les lois publiques délibérables de l'économie des prix

Podemos opère la restauration de l'économie dans une réalité qui ne soit plus absorbable dans la virtualité financière. Podemos demande l'asservissement de la politique monétaire de l'euro à la délibération du Parlement Européen ; politique monétaire exécutable à la condition d'un véritable Trésor Public européen contrôlé par le parlement d'un véritable État confédéral. La loi du marché européen ne doit plus porter sur les seuls objets matériels mais sur la législation du travail et des assurances sociales interprétable par les États et les entreprises. Les crédits monétaires de la BCE ne doivent plus être accordés à des banques privées mais à des marchés universels publics dont la politique de crédit soit assurée et contrôlée par les institutions politiques de la démocratie européenne des nations. La liquidité des titres de dette et de capital ne doit plus se calculer sur des objectifs privés de rentabilité statistique mais sur des engagements publics de vente de biens réels vérifiables en droit du citoyen qui travaille pour consommer.

Le projet économique pour les gens pose la raison de formation des prix dans la démocratie monétaire. Le crédit en monnaie au vendeur d'un bien ne peut plus être de la décision privée d'un prêteur financier sous un capital bancaire mais doit réunir ouvertement à l'intérêt de l'acheteur, les intérêts du travail, de l'épargne, de l'entrepreneur et de la société politique d'intérêt général. La monnaie qui règle le prix ne peut être une matière privée mais la matérialisation publique d'un bien échangé par un ensemble de prix entre toutes les parties concernées dans la vente de quelque bonne chose. Si l'euro est arraché aux spéculations privées de banques exonérées de la loi commune, le marché commun de la citoyenneté européenne dévoilera les quatre causes nécessaires à la formation rationnelle des prix entre les citoyens investisseurs entrepreneurs acheteurs consommateurs. Après organisation de la production structurée par le partage du prix de revient entre toutes les œuvres de travail issues des entreprises, la monétisation du prix final des services consommables requiert la conversion de la valeur demandée en crédit bancaire ; puis la couverture du risque économique en capital de vérification par la loi commune ; et enfin la mutualisation par la fiscalité des réparations, des moins-values et des biens communs non distribuables.

L'égalité de puissance entre le travail, l'entreprise, le crédit et le bien commun revient à un marché financier de la liquidité monétaire indexée sur le travail. Il contient quatre catégories d'acteur : l'entrepreneur, le marchand courtier, le banquier et le juge de la puissance publique garante de l'intégrité des acteurs du marché. La liquidité monétaire ne s'adosse au crédit bancaire que convertible dans toutes les tâches de travail achetées qui font la livraison certaine en droit d'un bien réel à un prix donné. La liquidité du crédit est pure fiction en dehors des sociétés politiques de citoyens libres et responsables de leurs entreprises. La mesure du crédit reste virtuelle s'il n'est gouverné par le droit commun propre à des États identifiables ; s'il n'existe un marché commun de la monnaie pour mesurer la responsabilité propre à chaque État de sa souveraineté indivisible.

Le gouvernement du marché par quoi les prix sont garantis en droit des citoyens consiste à assurer continûment l'équilibre des pouvoirs entre l'entreprise qui produit, l'entreprise qui crédite le prix à terme contre promesse de livraison, et l'entreprise qui mesure et réduit le risque économique au bénéfice civil des acteurs engagés. Dans un marché régulé par l'exécution collective de la loi, le paiement en monnaie prouve l'universalité du bien produit et vendu. L'augmentation du capital financier des actionnaires de l'entreprise est strictement conditionnée par l'incertaine rentabilité de l'investissement ; lequel est négociation des œuvres de travail propices à l'augmentation des biens offerts par la loi commune.

Quatre causes d'assurance des biens par la démocratie

La refondation de l'euro suggérée par Podemos implique quatre degrés de souveraineté politique : la confédération, la nation, la région et la commune. La confédération de l'euro serait la société européenne des citoyens partageant une même économie de la démocratie. Les nations membres de l'euro sont des sociétés partageant chacune une même conception des droits du travail sous un capital public commun comptabilisé en euro. Chaque nation et chaque degré d’État dans les nations a son propre capital en euro. Les régions sont des coopératives juridictionnelles assurées par une même fiscalité. Les nations peuvent s'associer dans une même région, par exemple l'Espagne ou l'Allemagne, ou plusieurs régions se regrouper dans une même nation, par exemple la France. Enfin, la commune est la société politique élémentaire où un même pouvoir public gouverne les intérêts économiques fédérés d'une même communauté de citoyens. Chaque degré d’État souverain est repéré par sa propre unité monétaire convertible en une autre unité d'un autre État par le prix fiscal exclusif en euro du droit local.

La discrimination de la souveraineté du bien commun entre les sociétés de la démocratie requiert la séparation des quatre fonctions financières actives dans le prix de tout bien réel. La fonction de dépôt distingue par des titres financiers les différents objets nécessaires à l'existence d'un bien livrable. Le titre déposé d'un bien spécifie la légalité de tout règlement en monnaie à l'échéance négociable par le marché. Le dépôt d'un objet est nécessairement le fait d'un sujet de citoyenneté identifié dans une personne physique représentant une personne morale dans d'autres personnes morales garantes. La personne morale est une association de citoyens solidaires de la réalisation d'un même bien dans des objets communs. Un objet déposé acquiert un prix par la fonction de crédit. Un objet prisé dans un crédit acquiert une existence physique livrable par la fonction de capitalisation. Enfin l'offre du prix d'un bien livrable à une certaine échéance devient service effectivement réalisé d'une personne par la fonction d'assurance. Assurer un bien à un citoyen consiste en la prise en charge par une communauté assurantielle de tous les coûts imprévisibles non réglés dans le prix d'achat. L'assurance est le règlement effectif de toute les réparations qui garantissent les droits de la personne dans le prix qu'elle a réglé.

La mise en œuvre obligatoire à la démocratie des quatre fonctions financières de conversion de l'objet en bien licite réel implique l'intervention séparée et distincte de quatre types de banque : dépôt, crédit, investissement et assurance. Le dépôt est l'enregistrement des contrats, des contractants, des objets et de la responsabilité interpersonnelle de la propriété des objets. Toute transaction relative à un objet déposé est tracée par la banque dépositaire par le transfert du dépôt du prix en monnaie d'un déposant à l'autre. Le crédit est l'anticipation du prix d'un bien déposé négociable dans le futur auprès d'un acheteur final encore inconnu. L'investissement est l'identification des objets, des taches et des prix du travail nécessaire à la livraison effective d'un bien à terme. L'assurance est le prix probable réel à régler en réparations imprévues au consommateur acheteur d'un bien dans la communauté politique qui le protège. Le dépôt est donc l'assurance de l'assurance en travail engagé de la personne physique à faire ce qu'elle dit pour garantir à tout acheteur potentiel la réalité du bien dont elle répond du dépôt-même.

Révolution latente de la démocratie monétaire numérique

Podemos grandit depuis son origine dans la pratique de la démocratie du dépôt. La technologie des réseaux sociaux numériques provoque l'organisation d'un marché des principes politiques et des mesures économiques discutables et interprétables par les citoyens. Technologie de l'échange réticulaire qui est également celle des entreprises et des marchés pour organiser la production et comptabiliser la négociation des prix. Un réseau social numérique matérialise tout autant le dépôt d'un vote pour un dirigeant politique, pour un gérant d'entreprise ou pour un gestionnaire de patrimoine. La cotation d'une idée déposée est la cotation d'un titre d'assurance en titre de capital. La comptabilité déposée d'un crédit budgétaire est la comptabilité d'une prime d'option financière, que la finance actuelle appelle "dérivé de crédit". Le dépôt d'un bulletin de vote ou le règlement d'un prix en monnaie sont de même nature dans un réseau numérique. Moyennant le dépôt et le réseau, voter est synonyme de payer. Le paiement est le vote d'un acheteur pour un vendeur dont l'objet est échangé contre monnaie représentative de tout travail dans un contexte de droits déposés en réseau.

Le réseau social numérique représente les modélisations possibles des liens sociaux ; les acteurs économiques des biens y construisent par le nombre monétisable la formalité de leurs objets communs. Avant d'être mise à disposition de n'importe quelle communauté d'intérêts par le réseau des réseaux, la technologie numérique réticulaire a été l'armature de la finance globalisée en monnaie interbancaire internationale virtuelle. La dématérialisation des titres et des flux monétaires en vigueur depuis plus de trente ans repose sur les réseaux numériques de données bancaires. Les chambres de compensation où s'effectuent actuellement le règlement financier interbancaire des dettes sont des convertisseurs d'obligations juridiques en prix universalible de marché. Mais l'interbancarité mondiale des prix en monnaie a été réalisée par élusion du travail effectivement engagé par les organisations sociales. La virtualité des prix n'est pas réellement transformé en biens servis aux personnes physiques déposant dans les banques. L'effondrement de la liquidité bancaire est depuis 2008 la ruine potentielle des déposants par la spéculation bancaire non réconciliable avec la réalité matérielle tangible.

Un réseau numérique est la convertibilité en mots par les nombres, d'images subjectives de la réalité. La finance moderne est née de la mise en réseau des sociétés par une religion monothéiste de l'économie des biens. Une définition convergente des biens a engendré le crédit commercial international, donc la conversion marchande des mots en prix à terme, donc un système de comptabilité des biens en monnaie. Si un réseau numérique est aligné sur une société politique gouvernée par une interprétation commune d'une même loi, alors les personnes agissant de concert par un même marché deviennent garantes de la conversion en biens réels des mots associés aux prix.

Si les acteurs d'un réseau numérique sont des citoyens solidaires dans des nationalités ; si chaque nation se structure sur une autorité politique commune unique ; si chaque autorité politique est représentée par une unité de compte monétaire propre ; si la convertibilité réelle de l'autorité politique a un prix de change spécifique variable selon la nationalité ; et si les unités de compte sont convertibles moyennant un prix de change variable dans une monnaie de supra-nationalité ; alors un équilibre général des prix peut être négocié qui transforme toute la demande de travail en offre de travail par une production maximale de services véritables.

La théorie éprouvée de la liquidité par le plein emploi du travail

La croissance économique des biens maximisée par le plein emploi du travail par nationalité est théorisée depuis keynes. La représentation keynésienne de l'équilibre économique du plein emploi de l'offre de travail par la demande publique est efficace à la condition d'un mécanisme de fermeture de l'espace marchand de négociation des prix. La fermeture logique du marché virtuel de l'économie réelle est l’État de droit plurinational. Le travail offert peut être intégralement transformé en biens et services vendus et consommés à la condition d'une monétisation du droit commun des citoyens par un seul gouvernement responsable de son marché par sa monnaie.

Le problème non clarifié par l'économie keynésienne qui est devenu l'alibi du libéralisme spéculaire, est l'équilibre multinational des parités de change entre des gouvernements débiteurs les uns des autres soit par des échanges commerciaux, soit par des délégations partielles de souveraineté. La zone euro a imaginé résoudre l'instabilité potentielle du crédit international en récusant son expression financière dans les parités de change. Les faits ont montré que la maîtrise des dettes publiques et des balances commerciales est impossible par une seule unité monétaire entre des souverainetés objectivement plurielles. Par l'euro, la responsabilité politique n'est plus mesurable, ni solidaire, ni convertible entre des nationalités objectivement et réellement différentes de citoyens producteurs, consommateurs et investisseurs.

Pour que les règlements monétaires soient une application du droit des personnes et de la propriété spécifique à chaque système gouvernable de la solidarité économique, il faut et il suffit rendre la monnaie décomposable en États de droit séparables. La monnaie uniciste est négation de la réalité objective. Pour obliger le détenteur d'une créance quelconque à s'inscrire dans le droit d'une citoyenneté réelle, donc à s'acquitter de la fiscalité que le coût commun de citoyenneté impose, il suffit de ne pas représenter la monnaie par des espèces physiques indifférenciantes. Le pouvoir libératoire de la monnaie doit être réservé à l'espèce exclusivement numérique.

Dans la zone euro, les espèces en une quelconque devise seraient intégralement remplacées par des cartes de paiement. La monnaie ne pourrait plus alors se manifester sans que l'identité du porteur physique soit connaissable, garantie par la banque de dépôt, elle-même impérativement couverte par une société politique garante de la légalité des dépôts bancaires. La liquidité de la monnaie ne pourrait plus exister hors du travail identifiable d'une personne physique. Le dépôt en serait couvert par la solvabilité d'une banque dépositaire de la définition des œuvres de travail. La souveraineté politique serait déposée comme garantie du bien commun par les prix en monnaie. Tout paiement monétaire matérialise alors la responsabilité de l'acheteur dans la légalité du bien acquis, donc dans la rémunération de tout travail contenu dans le bien, donc dans le règlement de la dette au vendeur et par conséquent dans l'acquittement de la fiscalité garantissant la conformité de la transaction à l'intérêt général.

La technologie actuelle des réseaux sociaux permet l'identification transaction par transaction de tous les citoyens vendeurs de travail dans un bien. Si la loi commune l'impose, chaque titre de bien est concrètement rattachable à toutes les sociétés, de travail, d'entreprise, de crédit et d'assurance, qui solidarisent la responsabilité des vendeurs et de l'acheteur. Pour réaliser la responsabilité des entrepreneurs, des travailleurs, des épargnants et des États de droit dans les prix, il suffit que la loi monétaire récuse la valeur libératoire d'un dépôt bancaire dont le possesseur, la société garante et la juridiction politique assurantielle ne sont pas physiquement représentés. L'identification physique d'un débiteur en monnaie signifie que les biens réels qui sont la contrepartie du crédit bancaire sont enregistrés comme capital saisissable par un pouvoir judiciaire officiel de souveraineté. La souveraineté rétablie des citoyens sur l'économie implique la responsabilité financière personnelle illimitée de tout représentant exécutif, législatif ou judiciaire d'un quelconque pouvoir. La parole politique personnellement responsable devient la relation officielle obligée de la finance à la réalité.

Contrôle des changes de la liquidité du capital en démocratie

La mission de tout mandataire social d'économie politique est d'assurer l'application de la loi spécifique à son périmètre de souveraineté délimité dans le réseau social numérique où il agit. L'unité monétaire spécifie le prix d'une souveraineté économique dans les autres souverainetés. Chaque souveraineté assure le crédit de ses gouvernants par le prix public négociable de la prime de crédit budgétaire de chaque dirigeant. Le régime de la démocratie implique qu'un dirigeant perd sa délégation de pouvoir dès que le prix d'assurance de son crédit devient négatif sur le marché public du crédit. La prime de crédit d'un dirigeant quelconque est cotée par rapport aux objectifs budgétaires qualitatifs et quantitatifs sur lesquels il est engagé au sein de la société qui l'élit. Le marché financier numérique est un cadastre temporel de tous les engagements politiques déposés par le travail de gouvernance.

Dans un système monétaire purement numérique, la différenciation des unités de compte fait la convertibilité des prix d'un État du droit à l'autre par le régime de fiscalité. La fiscalité est en économie réelle un régime de convertibilité monétaire ; une composante nécessaire du prix des transactions de toute société économique vendeuse des biens qu'elle produit à une société politique. Le prix de la convertibilité des monnaies n'est plus pris en charge par des banques hors sol à capital privé mais par l'autorité publique de marché numériquement territorialisée. Les primes de change restent des primes d'assurance actuelles sur la stabilité du pouvoir d'achat réel de la monnaie. Mais les primes de change sont taxées selon la consommation de services publics imputable aux flux monétaires selon les qualifications légales du capital transféré d'un État à l'autre.

Tout entrepreneur est par définition en tout domaine responsable sur son patrimoine et sa rémunération du dépôt de la nature des biens vendus quelle qu'en soit l'origine. Le capital n'a plus d'existence reconnue sans que des citoyens identifiés en soient gérants obligés à la rémunération de tout le travail qui fait la rentabilité objective des actifs gérés. En monnaie numérique, il n'est plus possible d'importer d'une société exogène sans régler par la taxation des changes les assurances sociales des citoyens consommateurs domestiques. Un marché des changes est un marché d'assurance du bien commun des nationalités différentes.

La numérisation de la monnaie dans un marché délimité par la responsabilité politique publique, a bien pour objectif de mettre la circulation du capital sous contrôle de la loi commune. La circulation du capital est limitée par l'obligation de rémunérer en bien commun public le travail qui produit toute transformation du capital en bien privé. La monnaie numérique impose de rendre la nature des biens verbalement transparente et consistante au citoyen. Les différents degrés de souveraineté se rendent juridiquement solidaires de la réalité des droits de tous les consommateurs finaux. Un paiement en monnaie numérique est l'engagement d'un citoyen dans la souveraineté sous la dépendance de laquelle il se place à garantir le prix du bien-être de la collectivité à qui il achète le bien qu'il consomme.

Le travail qui change le prix en réalité universellement bonne

Le travail de production et d'exécution de la Loi est garanti et vérifiable par la comptabilisation exhaustive dans la monnaie de la société vendeuse de son change. Une société vendeuse quelconque est par le change assurée dans la monnaie de la communauté acheteuse de déposants bancaires. Enfin si le marché des changes est posé comme tel, la monnaie de la société politique, distincte du change acheteur et du change vendeur, garantit la communion de Droit. La monnaie d'une société politique est la prime de liquidité de la garantie du patrimoine, des rémunérations, des décisions et des dépenses communes qui font la réalité sociale des biens par les sociétés intermédiaires.

Le remplacement d'une économie financière de la prédation par une économie de la responsabilité des citoyens à l'échelle de l'euro ou à l'échelle de l'Espagne est l'antinomie du rêve spéculatif actuel. Podemos revendique l'indexation de la monnaie sur le prix des biens en travail capitalisable. La capitalisation du travail par les droits du citoyen en lieu et place de la spéculation bancaire libre signifie l'encadrement des marchés de l'assurance, du capital et du crédit par un marché des changes qui soit également un marché du travail. Le marché du capital monétisé par le crédit bancaire en mesure du travail anticipé, est en nécessité logique enfermé dans un système politique d'assurance intrinsèque du travail. Le capital régulé en travail ne peut plus alors sortir de son espace de régulation sans acquitter le prix fiscal du droit. En économie réelle, la libéralité du non-droit paye une prime de change à l'assurance du travail qui garantit la solvabilité de tout emprunteur.

L'économie de la démocratie de Podemos impose de fixer les frontières de la civilisation soit aux limites de la citoyenneté espagnole, soit à celles de la zone euro. Les frontières financières déterminent la base fiscale d'indexation de la monnaie par le Droit. Si les partenaires de l'Espagne en euro acceptent de revenir dans l'économie réelle de la démocratie, ils formeront une communauté humaine diversifiée en mesure d'affronter la menace spéculative impériale du monde libéral. Si la zone euro préfère le régime de la guérilla financière libre, elle contraindra l'Espagne à organiser seule le contrôle fiscal de ses frontières financières. Dans ce cas, le rétablissement de la peseta dans un marché numérique intégral limité à l'Espagne se résoudra par une dévaluation des prix domestiques entre tous les résidents espagnols. La compétitivité solidaire durablement restaurée du travail espagnol induira le retour rapide au plein emploi, donc le retour des capitaux expatriés, la reprise de l'investissement non spéculatif et la hausse des recettes fiscales sur les remboursements privés de dette extérieure.

La sortie de l'euro libéral par un euro régulé seulement en Espagne induirait une forte dévaluation du pouvoir d'achat des déposants espagnols compensée par une forte réévaluation de la rentabilité du travail et du capital. La fausse accumulation de capital financier serait remplacé par un capital réel reconstitué de croissance des revenus en peseta. La révocation de la corruption financière libre des pouvoirs publics et privés réassigne toute la liquidité monétaire à la croissance réelle solvable du bien-être. Non seulement la dette publique sera rapidement remboursée mais le gouvernement de la démocratie espagnole reconstituera une position de change publique créditrice en euro et en dollar qui soit le prix public de régulation du prix du travail espagnol en peseta contre devise étrangère. L'équilibre interne du marché du travail et de la balance des capitaux extérieurs redevient l'objectif de la politique publique par la politique de change. Les Espagnols bénéficieront alors des mêmes avantages actuels que le Royaume Uni, la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie demeurant hors de l'euro. Mais la politique de change espagnole aura pour finalité structurelle le bien-être du citoyen au service de ses concitoyens.

Réalité européenne de la démocratie assurable en euro

Si les citoyens de la zone euro se déclarent solidaires des citoyens espagnols, alors l'euro devient la monnaie de la supra-nationalité de la démocratie entre les nations et les régions d'Europe. Le marché des changes en euro devient le marché public du capital de garantie des juridictions confédérale, nationales et régionales de l'économie du travail des citoyens européens. Tous les flux commerciaux et financiers aux frontières de l'euro et entre les souverainetés locales sont alors taxés par le Trésor Public de la Confédération à hauteur du prix de la garantie de toutes les dettes publiques convertibles en euro. L'endettement public est à nouveau strictement limité à l'anticipation des recettes fiscales résultant des lois votées par les parlements. La corruption financière interdite à l'échelle de la zone euro engendre la fiabilité des bases fiscales et la sûreté du recouvrement fiscal. La dépense publique est strictement calculable à tous les degrés de la souveraineté au prix réel légal des assurances sociales et de l'investissement public garantis par chaque juridiction de la Confédération à la commune.

Comme à l'échelle de l'Espagne, le rétablissement financier de la démocratie détermine la solvabilité des sociétés européennes en plein emploi du travail offert par les citoyens. La définition financière de toute société comme assureur de la rentabilité économique des offres de travail de ses membres implique que la parité de change d'une quelconque société en euro varie selon la compétitivité universelle du travail. Quelle qu'en soit la raison, défaut de la Loi, défaut d'organisation, défaut d'éducation ou erreur de gouvernement, une perte de compétitivité du travail dans une société est compensée par la dévaluation du change. Le prix dévalué en euro du capital généré par une société est rationnellement compensé par une rentabilité collective accrue du travail, donc par l'employabilité supérieure du travail domestique, donc par l'augmentation collective des revenus futurs, donc par la restauration de la capacité sociale et individuelle d'emprunt interne et externe de la réalité des biens économiques.

Inversement la réévaluation d'une unité de compte en euro sur le marché des changes confédéral accroît le pouvoir assurantiel des différentes sociétés identifiées au bénéfice de la citoyenneté européenne. Quand le plein emploi en variabilité des changes en euro provoque des excédents budgétaires, les gouvernements dont l'efficacité économique se trouve confirmée et certifiée, ont objectivement intérêt à exporter le capital de liquidité excédentaire comptabilisé dans les réserves de change en euro. La fermeture de la zone euro au non-droit libertarien oblige toutes les entreprises en rentabilité excédentaire de leur capital de travail à exporter leur savoir-faire en lieu et place de la représentation spéculative indéfinie du pouvoir virtuel de faire. Le contrôle politique de l'économie du capital fait circuler la réalité des biens et non leur irréalité spéculative. La condition de la croissance réelle de l'économie des biens appréciés en euro redevient le plein emploi du travail des citoyens.

Institution de la justice du vivre ensemble par la Confédération de l'euro

La faillite actuelle du gouvernement de l'Espagne est celle de tous les gouvernements de la zone euro. Elle a son origine dans la monétisation de la spéculation non réductible par la réalité objective universellement lisible. La dérégulation du système financier suscité après la décision étatsunienne d'inconvertibilité du dollar en or a détruit la perception de la possibilité du lien rationnel des monnaies à la réalité juridique et politique du travail. L'intelligence des dirigeants politiques et économiques est ontologiquement déconnectée de la réalité par la monnaie qui masque le travail au lieu de le traduire. Le calcul économique a perdu toute consistance dans la démonétisation pseudo-libérale des sociétés. La dématérialisation des biens déguisée en idéologie du libre échange immerge l'humain dans sa négation financière. Le discours politique est contraint au délire rhétorique pour capter la crédibilité de son action auprès d'une finance affolée par destruction de tout repère réel objectif. Podemos propose de rétablir la raison monétaire de la démocratie comme condition d'une économie véritable de l'humain.

L'inévitable retour à la réalité repose sur la conscience que les peuples acquièrent d'eux-mêmes dans l'expérience économiquement interprétable du vivre ensemble. Les concepteurs de la zone euro privés d'expérience réelle de la démocratie par le contexte de la spéculation financière libre en “euro-dollar” ont fabriqué une machine infernale. Cette machine entièrement numérique est reprogrammable par la substitution de l'objectif de financement de la démocratie à celui de la recapitalisation illimitée de la spéculation financière. L'émission de la liquidité bancaire doit dépendre d'un marché européen de titrisation du travail. La BCE, pilote de la monnaie, doit être réintégrée dans les institutions confédérales de la démocratie : un pouvoir communautaire de l'euro indépendant des États nationaux, régionaux et communaux et séparé en lui-même dans les trois ordres du judiciaire, du législatif et de l'exécutif. L'émission de la liquidité fait partie de l'ordre judiciaire. La liquidité centrale interprète la loi commune dans l'économie des cas particuliers de l'intérêt général.

La déréalisation monétaire du vivre ensemble cessera immédiatement le jour où la zone euro sera fermée au capital exogène fictionnel ; et le jour où les allocations de liquidité de la BCE seront subordonnées à la production par les banques de la contrevaleur marchande publique de titres de travail émis par les entreprises légalement déposées. La BCE devient alors le comptable objectif de l'économie européenne des citoyens financièrement rassemblées en sociétés capitalisées. La stabilité du crédit et des dettes publiques fédérées en euro est assurée par le capital confédéral de fiscalité financière voté dans un budget propre à la démocratie de l'euro. La mission propre et spécifique de l’État confédéral de l'euro est l'assurance de la démocratie par la liquidité des titres du travail. Le pouvoir exécutif européen inconsistant dans la machinerie actuelle de l'Union doit émaner des citoyens et non des gouvernements et intérêts nationaux. La monnaie indexée par le travail des citoyens délimite matériellement l'objectivité de tous les sujets de responsabilité et de fabrication commune des biens réels.

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 08:50
La dépense publique assure la stabilité financière et monétaire

Sur le plan théorico-analytique, si l'on veut démontrer l'urgence et la pertinence d'une régulation inter-étatique du système monétaire international il faut cesser de mettre les dépenses publiques sur le même plan de réalité que les dépenses privées. La dépense publique est de nature assurantielle et "croissantielle" quand la dépense privée est entrepreneuriale et productive. Sept ans après le krach des subprimes, cette différence de nature est évidente quand on observe la survie artificielle du système financier par la croissance illimitée des dettes publiques sous-jacente au "quantitative easing" des banques centrales.

Si la croissance mondiale périclite, c'est bien parce que les investissements privés réels s'effondrent faute d'assurance par la dépense publique. La croissance de la dette publique officiellement comptabilisée est la prime d'assurance de la liquidité du système financier qui a par lui-même détruit tout son capital dans l'économie baudruche de la spéculation mathématique. Mais au lieu de financer la réparation ou la reconstitution du capital réel, la croissance primaire des dettes publiques est allouée à la valorisation fictive spéculative des actifs financiers. Le but explicite est d'éviter la comptabilisation des sur-prix d'économie financière non crédibles par rapport à l'économie réelle.

Plus fondamentalement, si la fonction économique essentielle des États est l'assurance de la stabilité des monnaies et du crédit, il faut bien que la dépense publique augmente en proportion du PIB réel dans une période de crise aiguë où l'économie privée n'a plus de repères fiables pour diriger ses propres dépenses. La situation actuelle est critique par une économie financière qui gonfle toute seule indépendamment de la rentabilité des investissements réels et de la croissance des revenus réels. La réalité du problème posé à la dépense publique n'est pas sa proportionnalité théorique excessive à la dépense privée mais bien son utilité à la reconstitution du capital réel détruit par une économie financière tautologique.

Monnaie et finance assurées par le Droit des citoyens

Si la France se distingue du reste du monde par le poids croissant de la dépense publique dans un PIB qui s'est moins effondré qu'ailleurs, c'est bien que ce pays garde une certaine conscience de la nécessité d'une régulation assurantielle publique du marché déboussolé des initiatives privées. Si l'économie a une quelconque réalité, il est tout aussi important d'équilibrer la distribution des revenus par la rentabilité réelle du capital privé que de répartir la dépense publique et privée pour un équilibre macro-économique entre revenus et investissements, revenus comptants et revenus à terme, lesquels sont issus des investissements réels publics et privés. Comment la production peut-elle croître si le Droit n'est pas publiquement assuré et si les coûts exclusivement communs ne sont pas mutualisés ?

La tragédie française, pour ne prendre que cet exemple, n'a rien à voir avec un excès de la dépense publique mais avec la démission de ses élites politiques. Les gouvernements français ont abandonné depuis 50 ans tous les instruments de la régulation économique dans le non-système européen du marché et de la monnaie uniques. La masse monétaire en euro n'est pas indexée sur l'économie réelle régulée par des pouvoirs politiques cohérents et responsables. Les bases fiscales de l'action publique ne sont pas mesurables. Les impôts ne rentrent plus en proportion d'une dépense publique où les intérêts financiers privés se servent librement par l'intérêt financier des dettes publiques monétisées hors de toute réalité économique vérifiable.

Dès lors que la dépense publique est problématisée comme prime d'assurance universelle d'une société politique constituée et gouvernée, il apparaît immédiatement que la chute de l'économie mondiale ne sera stoppée que par la reconstitution d'une fonction publique de régulation économique financièrement distincte de l'initiative privée. Techniquement cela signifie effectivement un retour à la régulation inter-étatique des changes donc à la promotion d'une unité internationale de comptabilisation du crédit. Une telle monnaie internationale qui pourrait être le DTS ou l'euro suppose une organisation financière assurantielle inter-étatique où chaque État national a des prérogatives égales aux autres en proportion de son poids réel vérifiable dans l'économie mondiale.

Capital international public de régulation des positions financières de marché

La responsabilité financière des gouvernements des États nationaux ne peut être séparée des intérêts privés nationaux et internationaux que par une capitalisation spécifique du pouvoir politique de régulation économique. Autrement dit, chaque souveraineté économique politiquement constituée doit avoir un titre de capital propre en monnaie universelle qui soit sa propre devise monétaire. Le marché monétaire international qui garantit le crédit des États par la variation des parités de change et des primes de change en DTS ou en euro universels doit se définir comme bourse internationale des titres monétaires nationaux de capital public.

Dans un tel système financier, une masse monétaire en devise nationale est la prime d'assurance intérieure du crédit international de l'économie réelle domestique. Comptablement la dette publique devient la prime d'assurance du capital public et privé national en devise domestique, lequel est la prime de crédit de l'ensemble de la dette publique et privée en monnaie domestique. Dans la logique d'assurance de l'économie privée par l'économie publique, l'assureur politique public est immunisé contre les risques qu'il assure par le fait qu'en monnaie internationale un État est actionnaire de sa propre devise pendant que l'économie réelle domestique publique et privée est créancière de sa propre devise.

Concrètement, la surveillance financière internationale publique implique le contrôle par le marché international des changes de la circulation du capital. Il s'agit de vérifier que tout crédit en monnaie est l'application d'une loi politique donnée de valorisation du capital par le travail ; donc que tout dépôt en monnaie de travail actuel ou de travail passé est correctement garanti en droit par une prime de crédit qui soit du capital réel. Pour que la vérification du crédit par le capital soit effective et financièrement efficiente, la fiscalité d'un État souverain se définit comme prime d'assurance publique de crédibilité licite mutualisée de tout capital. La prime fiscale d'assurance du Droit serait directement levée par le marché monétaire sur chaque paiement en monnaie d'un quelconque achat de bien ou service réel.

Reconstruire l'économie politique

L'universalisation de la monnaie dans un marché des changes inter-étatique assure les États de leurs recettes fiscales en unité de compte domestique proportionnelle à l'économie réelle domestique. Les recettes fiscales sont alors mécaniquement indexées sur la production assurantielle publique. Si les ressortissants d'un État ne sont pas satisfaits des contreparties fiscales sur leurs paiements domestiques, alors ils rachètent leurs droits en monnaie universelle internationale ce qui entraîne la dévaluation de leurs propres obligations en monnaie domestique. Si au contraire, un État livre aux détenteurs de créances domestiques un niveau de vie attractif, la rentabilité monétaire domestique du capital attire les capitaux exogènes. La production réelle domestique est stimulée et le change se réévalue jusqu'au point ou la rentabilité monétaire du capital domestique s'aligne sur la rentabilité universelle du capital.

L'impuissance des gouvernements et des banquiers face à la crise des dettes incontrôlable montre que la science économique officielle confine au néant en matière de monnaie. Il faut donc redéfinir le problème sur ses bases politiques.

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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 19:08

L'économiste Jacques Marseille, décédé en 2010, est un défenseur de l'allocation universelle consistant à consolider l'ensemble des droits et revenus sociaux dans une allocation minimale versée indépendamment des revenus du travail à chaque citoyen. Considérant qu'elle doit assurer un bien-être minimum à chaque individu quelle que soit sa capacité et son travail effectif, la société verse un revenu minimum sans condition de participation à la production de biens et services.

Le versement de l'allocation universelle induit l'ouverture pour chaque citoyen d'un compte social ; compte crédité du revenu minimum alloué et débité du prix des services sociaux consommés. Le budget social peut être financé par une fraction de l'impôt progressif sur le revenu et de la taxe sur la valeur ajoutée. La redistribution et la solidarité pèsent uniquement sur les revenus et la consommation mais pas du tout sur le prix du travail entrant dans les coûts de production.

L'allocation universelle pose l'existence d'un Etat de droit fondé sur l'intégrité physique des personnes avant toute obligation de travail. Cette intégrité représente un certain prix que la collectivité fixe indépendamment des processus de production des biens et services par l'activité économique. Chaque individu certain de moyens minimum de vie offre son travail dans la perspective d'améliorer son niveau de vie par la vente de ses talents d'innovation, d'entreprise, de transformation et d'exécution.

L'allocation universelle garantit une égalité de nécessité entre l'acheteur et le vendeur de travail. Le salaire traduit exactement le prix d'équilibre de la contribution apportée par le travailleur au produit final par rapport aux autres travailleurs, par rapport à l'entrepreneur coordinateur et acheteur du travail, par rapport au créancier et par rapport à l'investisseur en capital. Le bénéfice collectif de l'équilibre ainsi créé de négociation du travail est l'identification objective des compétences nécessaires à la production et le calcul de leur vraie rareté. Acheteurs et vendeurs de travail ont un intérêt commun à investir dans l'acquisition des compétences professionnelles les plus chères et les plus rémunératrices.

Le raisonnement de Jacques Marseille est irréprochable sur le plan de la rationalité économique. L'allocation universelle est économiquement efficace, juste et parfaitement réaliste ! Il suffit de ré-indexer les monnaies sur le bien commun. A tout le moins d'opérer cette ré-indexation par la réforme de la zone euro en système de compensation multinationale des monnaies nationales et locales.

Les monnaies ne seront plus émises par les dettes fictives que contractent l'économie réelle envers le système financier mais par la dette que l'économie réelle contracte sur son engagement de bien commun vis-à-vis d'elle-même. Les différents degrés du pouvoir politique, local, national et européen sont réassignés au calcul du bien commun de la collectivité qu'ils servent. Chaque pouvoir politique financièrement représenté par une monnaie se réévalue monétairement par l'efficacité de la production et de la distribution des revenus que son autorité produit. Chaque pouvoir politique sur-anticipant l'avenir par l'emprunt sans réguler la production et la répartition des biens individuels et collectifs est au contraire dévalué par sa parité de change en euro.

La dévaluation en euro d'une monnaie nationale est nécessaire à la dépréciation des dettes publiques d'une collectivité ne sachant pas assurer à ses ressortissants le niveau de vie monétaire correspondant aux droits qu'elle accorde en revenus réels effectifs. L'intérêt de la variabilité des changes régulée en euro, monnaie de solidarité des démocraties européennes, est de restaurer une responsabilité politique de l'économie du bien commun. L'échec des politiques économiques locales, nationales ou communautaire européenne, se paie alors par un travail supplémentaire pour un même revenu monétaire nominal afin de rembourser aux étrangers de la collectivité déficitaire les emprunts en excès sur le potentiel réel de production. 

Le revenu minimum humain est bien la monétisation du droit individuel et collectif à la vie. Quand le droit à la vie est insuffisamment servi dans une collectivité, la monnaie de cette collectivité se déprécie afin que le travail de production réelle à l'intérieur de la collectivité puisse s'exporter davantage à l'extérieur afin d'importer ce que la collectivité ne parvient pas à produire.

Pour réaliser cette économie nationale et internationale du bien commun, il faut juridiquement redéfinir le capital comme la prime de droit du crédit. Concrètement les entrées et sorties de capitaux d'une zone monétaire locale ou nationale vers les autres sont compensées en droit par l'euro : toute sortie de capital implique le règlement d'une prime fiscale garantissant les droits du travail dans les biens exportés ; implique le règlement d'une prime de crédit garantissant les remboursements des crédits ayant financé les biens exportés ; implique le règlement d'une prime de change sur le crédit étranger permettant à la zone monétaire de destination de prêter à la zone monétaire d'exportation du capital.

En dépit de sa rationalité économique et philosophique, l'allocation universelle est bien une utopie tant qu'est maintenue la fiction actuelle de la monnaie abstraite non vérifiable par l'économie réelle. Pour réaliser l'utopie, il faut effectivement recréer le marché par la loi du vivre ensemble à la place du marché actuel de la spéculation financière sur des promesses non réalisables. Le nihilisme financier est aisément contournable par le communisme de marché capitalisé par la responsabilité politique du vivre ensemble. Le système du capitalisme libéral de la finalité communiste des biens existe déjà si l'euro est muté en monnaie de compensation des monnaies nationales et locales de responsabilité politique.

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 16:04

La représentation de toute personne et de tout objet dans l'espace de la virtualité numérique change les conditions de négociation économique des objets de valeur. Entre la nécessité matérielle objective et la délibération subjective des biens offerts et demandés, la numérisation du réel transforme fondamentalement le travail de production, d'anticipation, de négociation et d'appréciation des services rendus. Le financement économique de la valeur se réorganise dès à présent sur une représentation ouverte, transparente et discutable de ses objets.


 

Nouvelle économie de la connaissance

Prix et primes de la réalité du temps

Assurances financières de la valeur économique

Financement continu du réel par la compensation

Compensation du travail et du prix par la parole

Financement réciproque de la monnaie par le capital et le crédit

La vérité de la valeur provisionnée par numérisation de la réalité

 

Nouvelle économie de la connaissance

Le réseau informatique mondial change radicalement les processus de production de la valeur. L'économie de la transformation est devenue une économie de la connaissance potentiellement sans limite. Les choix, la volonté et l'intelligence des personnes interviennent à tous les stades de la production sous le regard collectif permanent des clients, des investisseurs, des producteurs et des fournisseurs.

Les moyens de transformation sont démultipliés à la condition que tous les acteurs de la valeur puissent exprimer leur travail d'objectivation comme consommateur, concepteur, investisseur ou producteur. La transformation positive des connaissances en objet de service est instable sans coordination de toute la chaine des acteurs qui sont individuellement les sujets de la valeur.

L'échange économique se réalise par des prix. Le prix sert à vérifier le motif économique équitable de l'échange entre l'acheteur et le vendeur. Dans un contexte de liberté contractuelle, l'échange se réalise si les parties peuvent y trouver un avantage. Ce qu'on achète doit avoir plus de valeur présente et potentielle que ce qu'on cède. Le sujet acquiert l'objet s'il y retrouve une plus-value.

La plus-value de l'échange libre et équitable contient trois primes réalisées dans le temps par la possession de la chose ou du prix. Ces primes existent mêmes si elles ne sont pas calculées et échangées séparément de l'objet produit. Les primes dérivées du prix sont (1) l'utilité attendue du bon usage de l'objet dans le temps ; (2) la valeur réelle actuelle négociable de cette utilité ; (3) et l'assurance de la valeur de l'objet pour l'acheteur et l'acheteur du prix qu'est le vendeur.

Prix et primes de la réalité du temps

L'échange économique s'étale dans le temps. Le prix peut être conclu avant la livraison et réglé indépendamment de la livraison. La séparation temporelle en trois événements du prix en monnaie, de la livraison et du règlement est nécessaire pour des objets contenant du temps de conception, de transformation et de fabrication. La séparation des événements est naturelle dans un contexte de confiance et de collaboration.

La négociation du temps engendre le crédit. Le règlement en monnaie requiert le crédit pour croire au respect de l'échéance de paiement et pour croire en la contrevaleur possible de la monnaie acquise dans le crédit. Comme le crédit sépare dans le temps le prix de l'objet de la jouissance future de sa contrevaleur, la négociation du crédit suppose la représentation verbale de l'objet distincte de sa matérialité physique. Là se déploie l'économie de la connaissance numérisée où la réalité physique est séparée de la réalité virtuelle.

Le crédit existe par la parole nommant un objet physiquement inexistant au présent. La fiabilité du crédit est indissociable du sujet nommant le prix par le nombre et l'objet. Le risque du crédit a trois causes : l'erreur d'appréciation de l'emprunteur et du prêteur, l'imprécision de l'objet nommé et la réalisation incertaine de l'objet promis dans le futur. Par le crédit, le prix anticipe un futur nécessairement nommé dans l'incertitude du réel.

L'incertitude se décompose en primes à la négociation du prix et se réalise en plus ou moins-value après livraison de l'objet. La moins-value signifie qu'après consommation ou revente, l'objet a produit moins de valeur pour son utilisateur que le prix payé à l'acquisition. Si l'acheteur d'un objet a réglé sur le prix nominal des primes de temps, d'objectivité réelle et d'assurance, alors les moins-values éventuelles retombent sur les acheteurs primaires.

Assurances financières de la valeur économique

Le calcul des prix primaires réglés en fraction du prix nominal apporte une garantie de plus-value à l'acheteur. Si les primes constamment réévaluées demeurent de prix positif, le possesseur de la chose ou du prix garanti par des acheteurs primaires est sûr de ne pas supporter de moins-value ; laquelle peut provenir d'une livraison non conforme après paiement du prix, d'une destruction imprévue de l'objet ou d'une défaillance quelconque du vendeur.

La vente des trois causes d'incertitude du crédit d'un objet quelconque sépare dès l'origine du prix, la valeur nominale invariable au temps de la plus-value probable garantie par le droit, l'inventivité et l'attention à la demande finale. Le portage de primes positives sur le prix de tout acte de production vérifie l'anticipation d'une croissance nette de la valeur. Tout sujet nominalement engagés dans le réel à terme est sûr d'une plus-value positive pour lui-même.

L'identification d'une société organisée pour acheter la répartition de tous les risques de la valeur, assure tout vendeur de nominal de ne pas perdre de monnaie dans les transactions engagées. La vérification permanente par le prix du droit, de l'objet, des primes et de la possibilité de livraison effective réelle de l'objet engagé s'appelle la compensation financière.

Financement continu du réel par la compensation

La compensation économise le travail en le subordonnant systématiquement à la réalisation possible d'une plus-value pour ses sujets. La représentation informatisée de toutes les tâches d'une quelconque production permet la systématisation de la compensation. Tous les sujets de la valeur sont représentés et actifs dans la transformation numérique de la demande d'achat final en projet de production d'un objet livrable à terme.

La compensation est alors l'opération permanente de calcul collectif du prix à terme de tout travail produisant l'objet avec la plus-value sur le crédit, sur l'investissement et sur l'assurance de l'acheteur de chaque tâche. L'interactivité d'un espace numérique commun délimité entre les acteurs de la valeur protège la propriété et la responsabilité de chaque sujet sur sa part de production.

Toutes les composantes du prix sont attribuables à des propriétaires identifiés couverts les uns par les autres. Le prix nominal d'un objet livrable à une échéance engagée est perpétuellement équilibré avec la réalité à terme. La compensation fait varier les primes selon l'actualisation active des anticipations par les événements de production exécutant les transactions.

Toute offre de production de valeur est déposée avec une quantité, une description, un prix et une échéance. Une offre est confirmée si un acheteur primaire assure la livraison par une prime réglée sur le prix à l'échéance. Une offre d'achat primaire est confirmée si l'assureur de la livraison est couvert par un acheteur primaire du crédit sur le risque objectif d'assurance.

Une demande d'achat est compensable si un acheteur primaire du prix à terme garantit le règlement à l'échéance. La transaction nominale est conclue dans la limite de la quantité offerte si le prix de demande est égal ou supérieur au prix offert. La compensation de l'offre par la demande se fait sur le prix et la quantité en fonction de la demande d'achat de primes. Les primes de fabrication et d'investissement s'adossent aux primes de crédit de la livraison de la chose et du prix à terme.

Compensation du travail et du prix par la parole

La formulation déposée d'une offre de production détermine deux transactions primaires de professionnalisation et d'investissement. Le prix à terme possible final de l'offre est partagé entre le maximum que les acheteurs primaires puissent couvrir et le minimum qui justifie le travail de production. L'offre peut alors rencontrer une demande dont le prix maximum est limité par l'acheteur primaire du crédit et par le prix minimum du travail offert du vendeur.

La compensation numérisée s'exprime par les deux équilibres distincts de prix nominal et de prix primaire sur chaque objet déposé par sa description numérique. Les primes de couverture des acheteurs à terme s'ajustent aux primes des vendeurs à terme. Tout engagement primaire est irrévocable à proportion des transactions nominales conclues. Tout engagement primaire est transférable à un autre acheteur primaire au prix d'équilibre de la compensation.

Une société de compensation numérisée définit sur les objets qu'elle y négocie une économie du travail ; un travail rationalisée par trois réalités calculables séparément. La réalité physique est mesurée par les prix nominaux valorisant le travail de transformation. La réalité virtuelle garantit le physique par la mesure des primes assurant les plus-values. La réalité finale numérique prouve la valeur par l'identification objective des propriétaires sujets responsables par leur travail spécifique.

La compensation numérique s'applique à n'importe quelle société politiquement organisée pour produire sa propre valeur par ses lois d'échange interne et externe. Les primes échangées entre les acheteurs de l'incertitude et les acheteurs de réalité certaine à terme est le capital engagé effectivement disponible. Les prix nominaux prêtés par les acheteurs aux vendeurs forment la mesure du crédit.

La liquidité du capital et du crédit est prouvée par le rattachement de chaque prix nominal ou primaire à des sujets propriétaires du risque ou du crédit de l'objet explicitement nommé. Les primes de crédit attribuées aux acheteurs en compensation de leurs engagements primaires ou nominaux sont la monnaie du système numérisé d'échange et de production de la réalit&eacut

Financement réciproque de la monnaie par le capital et le crédit

La compensation fait circuler la monnaie créée dans l'espace social numérique. La création monétaire est amorcée par les offres de prime professionnelle sur les offres de service. Elle est confirmée par l'investissement des objets professionnellement garantis. Elle est réalisée par l'engagement des primes de crédit sur les prix nominaux couverts par les primes d'investissement et de professionnalisation.

La masse monétaire de compensation est le prix global des primes de crédit adossées aux primes de production. Cette monnaie circulante s'accroît avec les nouveaux engagements crédibles de livraison à terme mais décroît sur les engagements estimés non tenables au prix nominal engagé à l'origine. Les crédits sous-jacents croissent avec le volume des primes et la certitude des prix nominaux engagés.

Les erreurs d'anticipation mises en évidence par les livraisons intermédiaires sont compensées par le remboursement anticipé des crédits en cours. Les primes réservent la garantie des prix nominaux de la valeur finale objectivée par la compensation. Toute variation de prix résulte de faits évalués par le jugement de sujets identifiables et engagés. Les faits jugés défavorables au terme des crédits indui­sent des ventes de prime réduisant le pouvoir global d'achat des objets surévalués en prix ou en quantité.

Une société de compensation numérisée contient ses relations d'échange avec les tiers extérieurs par l'intermédiation de ses membres. Tout objet extérieur nommé par un prix d'achat ou de vente est garanti par une prime de change ; une prime achetée d'exportation des objets vendus et une prime vendue d'importation des objet achetés. L'incertitude de conversion monétaire est constamment compensée. La monnaie interne est convertible en n'importe quelle monnaie externe par la position primaire interne nette.

Une société de compensation est solvable et liquide en monnaie externe si son capital de change primaire est positif en monnaie interne ; si la prime de change des emprunts extérieurs est positive en sus de la prime de crédit compensée positive des acheteurs internes du prix des emprunts externes. La compensation numérique est un système réel, juridique, financier et monétaire d'économie de la valeur universelle de tout objet.

La vérité de la valeur provisionnée par numérisation de la réalité

La monnaie de compensation numérisée est émise à proportion de toutes les causes d'économie de la valeur. Au capital garantissant la mesure du crédit, la monnaie relie l'appréciation de la valeur réelle du travail selon la demande exprimée dans les prix à terme. Le travail n'est plus seulement facteur de production, mais anticipation de la valeur socialement inventée et ordonnée à la réalité sous-jacente au prix.

La compensation produit l'équilibre des trois transformations financières : de la réalité physique, de la logique économique et de l'échange politique des finalités. L'intégration différentiée des trois caté­gories de prime dans les prix nominaux rend les lois de transformation du réel constamment investies et transformables par le travail. Les fins du travail déposées dans l'espace numérique sont assurées par un équilibre politique concret de l'intégrité psychique, intellectuelle et corporelle des personnes.

La source de production de la valeur est bien le travail et non le calcul économique isolé de la réalité travaillée. Les procédures législatives, normatives, comptables et distributives du revenus sont indexées sur la production et l'échange autant que sur le calcul. Les règles budgétaires et comptables d'analyse de la rentabilité sont réconciliées avec le jugement négociable de tous les acteurs de la valeur.

Toute la gamme des connaissances humaines est ravivée dans la négociation des prix nominaux par les primes. L'intermédiation numérisée oblige chaque acteur à déposer sa production de connaissance pour argumenter ses offres dans la différentiation véritable des objets proposés. La liberté de la demande strictement délimitée par la société numérique prouve alors la valeur possible de toute offre par la compensation positive des primes effectivement souscrites.

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 16:27
Défaillance politique de l'Europe

Dans son appel paru dans Libération à vite repenser le projet européen, Thomas Piketty nous ramène dans la plénitude économique du réel. Par quelle mystérieuse idéologie le continent le plus riche et le plus développé de la planète en vient-il à appeler au secours les plus pauvres que lui ? Quelle est cette représentation de l'économie qui rend les riches pauvres et incapables d'investir l'avenir ?

En proposant une consolidation des dettes européennes par un budget européen contrôlé par un parlement financier européen, Thomas Piketty rappelle deux vérités oubliées ou dissimulées par l'économisme libertaire. Les représentations économiques ont leurs racines dans la politique. La finance est la transformation des représentations politiques de l'économie dans le réel humain ou inhumain.

La crise des dettes publiques dans la zone euro n'est pas substantiellement économique mais bien politique. Il n'y a pas en euro de règle d'équilibre des finances publiques par le jeu de la démocratie. Il n'y a pas non plus de production dans la démocratie de règles de limitation du crédit par l'anticipation de la réalité possible. Enfin les démocraties de la zone euro n'ont aucune loi de répartition des erreurs politiques de mesure économique de la solvabilité des sociétés et des citoyens.

Sortir de la dette illégitime

La constitution d'un sénat financier de la zone euro à partir des commissions des finances des parlements nationaux est bien la première étape de restauration de la finance dans la responsabilité politique. La production européenne de règles financières n'est pas crédible aux yeux-mêmes des marchés. Le Conseil Européen reste sans légitimité si aucune représentation parlementaire ne peut le contester au nom de l'intérêt général européen.

Dès lors que les ressources fiscales et financières d'un organe exécutif européen gestionnaire d'une dette commune sont votées par une émanation des pouvoirs législatifs nationaux, la crédibilité de la dette européenne repose à nouveau sur l'engagement des citoyens européens. La dette de la zone euro en euro acquiert la même crédibilité que la dette en dollar des États-Unis ou la dette en livre sterling du Royaume-Uni.

Un Trésor Public Européen garant des émissions mutualisées d'euro-obligations remet la zone euro à égalité avec la zone dollar. Mais dès que la couverture de la dette publique européenne par un pouvoir législatif et fiscal européen sera réalisée, il faudra répondre à la requête des Allemands. Ce qui empêche l'Allemagne de donner son accord à un endettement mutualisé, c'est l'absence de régulation commune des finances publiques et privées.

La loi déficiente de la propriété

La régulation financière européenne signifie que tout emprunteur en euro, public, bancaire ou acteur de l'économie réelle est soumis aux mêmes obligations de transparence comptable et de garantie de la dette. La régulation du crédit par le système politique implique une égale soumission des prêteurs et des emprunteurs à une loi économique d'équilibre entre l'épargne et le crédit.

La garantie du crédit implique une égale exposition de la propriété des prêteurs et des emprunteurs aux erreurs d'évaluation de la solvabilité. Le capital défini par la loi politique et protégé par l'autorité publique doit être exposé de la même manière quels que soient les emprunteurs, États, banques, entreprises ou particuliers.

Si la zone économique la plus riche du monde est en crise de la dette, n'est-ce pas tout simplement que la propriété du patrimoine n'est pas suffisamment mobilisée en garantie des engagements de crédit ? La crise européenne de la dette n'est-elle pas due à la mobilisation du capital public de la loi et de la fiscalité pour éponger les pertes de crédit privé des banques, des entreprises et des particuliers ?

Le prix de l'incivilité financière

L'Europe dispose d'un gigantesque patrimoine. Mais elle laisse ses banques emprunter sans être garanties par des actionnaires engagés par leur patrimoine réel. Les banques européennes, comme toutes les banques du monde, sont autorisées à transformer l'épargne sans que leurs réserves financières soient objectivement vérifiables et réellement mesurées. C'est donc l'épargne en monnaie et non le patrimoine réel des investisseurs qui fait office de capital de garantie du crédit.

Les États se sont endettés au-delà du raisonnable à cause de la production illimitée de liquidités en dollar. La libre circulation du capital offre au système bancaire international de recycler la liquidité hors du contrôle d'un quelconque intérêt général. Les banques ont émis de la dette sans limite pour accumuler de la richesse fictive sur des crédits sans contrepartie réelle ; des crédits fictifs finalement garantis par le rachat public automatique des pertes.

Il n'est pas possible d'engager les Allemands dans une mutualisation européenne des dettes publiques sans leur expliquer comment les banques sont interdites de revendre leurs pertes à la collectivité. C'est ici que les Européens doivent puiser dans leur immense patrimoine juridique la restauration des marchés à terme et de la compensation. Ces techniques ont été dévoyées depuis le 19ème siècle par l'esprit de spéculation et de cupidité.

Compensation des prix par le droit à la réalité

La compensation est une technique d'économie juridique permettant de mettre en équivalence des prêts et des emprunts d'objets réels par les prix. L'emprunt par le moyen d'une compensation vise l'achat immédiat d'un objet réel quelconque contre la promesse publique vérifiable de rembourser le prix à une certaine échéance à n'importe quel prêteur également engagé dans la compensation. La compensation implique un marché à terme centralisé et réglementé intermédié par des compensateurs.

Un compensateur est le représentant exclusif de l'intérêt général de marché. Sa mission unique est la reconnaissance des droits des prêteurs et des emprunteurs. Cette mission implique trois obligations : l'établissement du prix d'équilibre comptant et à terme sur chaque objet de prêt-emprunt ; la vérification de l'exécution réelle des obligations des acheteurs et des vendeurs ; la prise en charge intégrale par la collectivité de marché de tous les risques contractuels et réels issus des transactions compensées.

Si les Européens veulent réintégrer la finance sous le régime de la démocratie et recouvrer la maîtrise de leurs dettes, il leur suffit de créer une chambre de compensation financière du capital et du crédit en euro. Au lieu d'utiliser les prix opaques issus des compensations privées effectuées dans des monnaies non régulées, les Européens mettent en place un système public de compensation où tous les contrats soient visibles et vérifiables par n'importe quel juge selon le droit commun d'une nationalité.

Structure nominale et primaire du prix

Tout contrat financier à l'intérieur de l'espace juridique de l'euro reçoit deux prix, nominal et primaire. Le prix nominal est exprimé en monnaie nationale ou régionale selon le droit choisi par le prêteur et l'emprunteur. Le prix primaire est exprimé en euro comme garantie du prix nominal. L'euro devient une monnaie exclusivement destinée à la mesure de la garantie du crédit. La garantie du crédit est la propriété définie en droit national et comptée en monnaie nationale.

La mesure du capital par l'euro garantit l'indépendance de l'acheteur de la prime de crédit par rapport au prêteur et à l'emprunteur de l'objet du crédit. La mesure du crédit en monnaie spécifique à un système juridique national garantit l'ajustement du prix nominal à la solvabilité générale du droit dans un pays de l'espace euro. La monnaie est systématiquement l'application solidaire d'une loi commune.

La double monnaie de capital en euro et de crédit en monnaies nationales rétablies restaure la responsabilité des gouvernements et des communautés nationales sur la mesure du crédit par l'application du droit. Les pays où l’État, les entreprises et les citoyens ne remboursent pas l'intégralité de leurs dettes sont régulièrement dévalués en euro. Les pays qui régulent le crédit et les banques afin que toute dette intérieure ou extérieure soit remboursée sont réévalués par leur parité en euro.

Quatre révolutions monétaires

La transparence financière instaurée par une compensation européenne publique en euro monnaie commune entraîne quatre révolutions financières. La monnaie devient l'unité de compte de la démocratie réelle ; c'est à dire l'instrument de comptabilité de l'application de la loi discutée par les citoyens. L'euro monnaie commune des Européens devient l'unité de compte du crédit inaltérable en droit ; les intérêts particuliers nationaux ou internationaux ne peuvent pas manipuler une monnaie construite sur la transparence garantie des contrats.

La troisième et la quatrième révolutions transforment la finance. Les États dont le financement est garanti par la compensation des dettes et des monnaies nationales en euro ne peuvent plus être capturés par des intérêts financiers particuliers. Les lois nationales deviennent alors le capital juridique matériellement illimité des systèmes bancaires.

La régulation des parités de change nationales par la compensation européenne garantit à tout prêteur européen ou étranger couvert en euro le remboursement intégral de ses prêts. La quatrième révolution est l'extension des lois de la démocratie à l'espace financier international. Tout détenteur de réserves de change internationales peut acheter une assurance en euro.

L'économie restaurée de la démocratie

La souscription d'une prime de change en euro et d'une prime de crédit sur le débiteur d'une quelconque nationalité en n'importe quelle monnaie a pour conséquence immédiate le dépôt de tous les éléments juridiques et économiques du prix en droit européen. Tout actif, toute monnaie et tout débiteur peut être coté en euro et bénéficiaire de la justice en démocratie européenne.

La démocratie multinationale européenne devient par l'euro un moteur mondial de liquidité. Mais la liquidité n'est plus le résultat d'une spéculation financière improbable dont la contre-réalité est invisible. La liquidité est la conséquence de l'économie de la démocratie ; proportionnelle par la compensation à la réalisation effective de tout engagement financier.

Le traçage en euro des causes subjectives, objectives et financières de la liquidité rend une comptabilité réaliste des revenus en crédit garanti par le capital. Les Etats garants de la liquidité de la compensation en euro disposent d'une image objective de l'économie de la justice rendue à leurs ressortissants. La fiscalité prélevée par la compensation redevient le prix juste et objectif du développement humain.

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Pierre Sarton du Jonchay
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Le Blog de Paul Jorion

 

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